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initiative. En fait, il n’y a pas eu élévation de l’escompte, mais les acheteurs ont été soumis à des conditions fort dures pour la prorogation de leurs engagemens, surtout à Berlin et à Vienne, à Londres aussi, mais dans une moindre mesure.

Les fonds russes à Berlin sont restés très calmes, le 4 pour 100 1880 à 94 fr. 40, la dernière émission (mai 1889) à 91.90, en hausse de près de 0 fr. 50. La situation budgétaire de la Russie justifie ces cours élevés.

La rente italienne s’est négociée aux environs du cours rond de 94 francs, plus souvent au-dessous qu’au-dessus. Le dernier cours est 93.85. Le gouvernement de M. Crispi a enfin réussi à conclure avec un syndicat italo-anglo-allemand une opération financière portant sur 425,000 obligations de chemins de fer, cédées à 282.50. Il y a un peu moins de deux ans une vente d’obligations de chemins de fer avait été conclue au prix de 285 francs. Il est vrai qu’à cette époque les cours de la rente italienne étaient également plus élevés. Il est probable qu’une partie au moins du nouvel emprunt va être mise en souscription publique en Allemagne dans la première quinzaine de novembre.

L’Extérieure a oscillé autour de 75 francs, le Portugais autour de 68, le Turc autour de 17.20 ; l’Unifiée a gagné deux unités à 472.50.

Le Hongrois 4 pour 100 or a été porté de 86 à 86 3/4 ; les marchés du continent ont fait bon accueil au projet de budget du royaume de Hongrie, présenté au Reichstag de Pesth par le ministre des finances, M. de Weckerle. Ce projet accuse un excédent de 17 millions de florins des recettes ordinaires sur les dépenses ordinaires, et un déficit insignifiant de 400,000 florins sur la totalité des dépenses ordinaires et extraordinaires. C’est l’équilibre obtenu enfin pour la première fois depuis 1867, c’est-à-dire depuis l’établissement du dualisme.

L’emprunt du Brésil, émis ce mois-ci à Londres et à Paris, en rente 4 pour 100, au taux de 90 pour 100, a complètement réussi et se négocie en banque avec une prime de 1 à 1/4 pour 100. On sait que le produit de cette opération doit être affecté à la conversion d’anciens emprunts 5 pour 100.

Les fonds argentins se sont assez bien tenus et quelques-uns même ont légèrement repris, bien que la prime sur l’or, après avoir fléchi à 100 pour 100, se soit, depuis, relevée à 115 pour 100.

Les titres des sociétés de crédit ont donné lieu à très peu d’affaires et la plupart ont à peu près conservé leurs cours du milieu du mois.

L’action du Comptoir national d’escompte avait été portée de 665 à 700 francs sur la convocation d’une assemblée générale extraordinaire appelée à statuer sur l’augmentation du capital, rendue nécessaire par l’accroissement rapide des dépôts. Le Conseil d’administration a cru devoir publier une note pour rappeler les actionnaires trop enthousiastes à une appréciation plus modérée de la situation. Les titres ont été aussitôt ramenés aux environs de 660.