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Les fonds étrangers ont monté en même temps que les rentes et ont atteint à peu près le même jour leur plus haut cours : le 4 pour 100 1830 de Russie, 94 1/2 ; le 4 pour 100 or de Hongrie, 86 francs ; l’Extérieure, 75 1/2 ; l’Italien, 94.15 ; l’Unifiée, 471.25 ; le Turc, 17.35.

Pendant la seconde semaine d’octobre il s’est produit, sur ces hauts cours, une réaction générale assez vive sur nos fonds publics et qui a gagné peu à peu les valeurs, soit de banque, soit de chemins de fer et d’entreprises industrielles, sur lesquelles les intéressés avaient échafaudé une hausse importante à la faveur de la poussée imprimée aux rentes françaises et aux autres fonds d’État.

Les élections complémentaires du 6 octobre ont donc marqué le point culminant de cette première période d’amélioration des cours. Le fait accompli a donné le signal des réalisations. Le 3 pour 100 a été ramené à 87.32, l’amortissable à 90.45, le 4 1/2 à 105.55, l’Italien à 94-10, le Russe à 94.40, le Hongrois à 85.70, l’Extérieure à 75, l’Unifiée à 468, le Turc à 17.05.

Ce mouvement de recul est dû à peu près exclusivement aux réalisations de bénéfices effectuées par les acheteurs des deux derniers mois. Les ventes à découvert n’y ont probablement qu’une très faible part. Aucune raison de baisse n’apparaît à l’horizon. Au point de vue financier, le resserrement de l’argent à Londres est d’un caractère tout temporaire ; l’argent abonde en France où se préparent les élémens d’une très active campagne d’affaires. Le danger ne pourrait guère venir que de Berlin où la spéculation est excessive. Là un grand nombre de valeurs ont été poussées à des prix exagérés qui ne pourront être indéfiniment maintenus, et un krach partiel apparaît vraisemblable. Encore peut-il être conjure par la persistance d’un courant de prospérité sur les autres places.

Les valeurs ont subi de grandes variations de cours pendant la première quinzaine d’octobre.

La hausse de la Banque de Paris est due à l’introduction, cette semaine, sur le marché en banque, des actions de la Banque nationale du Brésil, au nombre de 450,000, dont moitié restent au Brésil même, données en échange des titres de la Banque internationale brésilienne. Le pair de l’action est 200 milreis, soit 566 fr. 50, sur lesquels 20 pour 100 seulement sont versés jusqu’ici. Ce titre, sur l’avenir duquel reposent les plus brillantes espérances, se négocie avec une prime d’environ 165 francs, qui peut paraître bien élevée si l’on songe que la Banque nationale du Brésil est à peine née et n’est entrée en activité que le 1er octobre courant.

Le Comptoir national d’Escompte, dont les actions viennent de monter de 60 francs en quinze jours, se trouve dans une situation si prospère après trois mois de fonctionnement (le montant des dépôts