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s’immobiliser. Tout d’abord il faut signaler la hausse de la Banque de France, de 3,900 à 4, 115 depuis le commencement du mois. On croit que la nouvelle chambre se montrera favorable au renouvellement du privilège de notre grand établissement. Le Crédit foncier a monté en septembre de 15 francs à 1,290.

La Banque de Paris a été l’héroïne de cette quinzaine. De 785 elle a été portée à 825. On sait que cet établissement a fondé, après de longues péripéties, une Banque nationale du Brésil, au capital de 250 millions, banque qui sera investie par le gouvernement brésilien de la mission de retirer le papier-monnaie de cet état, au montant de 375 ou 450 millions (les chiffres diffèrent), en donnant en échange ses propres billets. Au fur et à mesure du retrait du papier-monnaie, celui-ci sera remplacé par des bonds du gouvernement brésilien, rapportant un intérêt de 4 pour 100 et qui deviendra la propriété de la Banque nationale du Brésil. Les actions de cet établissement seront, non pas émises en souscription publique, mais négociées sur le marché de Paris par un syndicat que dirigent la Banque de Paris et MM. Stern et Mallet.

Que si l’on s’étonnait de l’ampleur du chiffre du capital de la future banque, on peut répondre par quelques exemples tout récens. Une compagnie de construction à Rio-de-Janeiro, formée au capital de 125 millions de francs, a émis ses actions en souscription publique. La souscription a été couverte en quelques instans. A Londres, on vient d’émettre les actions de la Banque nationale de Perse, pays dont le crédit financier est bien inférieur à celui du Brésil et se tient même à quelques degrés au-dessous de celui de la Turquie. Les actions ont été immédiatement négociées avec une prime importante.

Parmi les anciennes valeurs auxquelles la dernière semaine a valu une équitable compensation d’une longue négligence passée, il faut citer les voitures, la Transatlantique et les Omnibus. Les premières, dans les quelques jours qui ont précédé la fin du mois, ont gagné 20 fr. à 780, la seconde, 50 francs en deux jours à 621.25, les derniers 30 fr. à 1,300. Le Crédit lyonnais a détaché un coupon de 15 francs qu’il a immédiatement regagné. Presque tous les établissemens de crédit ont vu leurs titres progresser largement dans cette quinzaine : le Crédit foncier de 1,280 à 1,290, la Banque d’escompte de 513.75 à 517.50, le Crédit mobilier de 425 à 448.75, la Société générale même, toujours si lourde, de 462.50 à 467.50.

La Banque russe et française a été portée brusquement de 510 à 538.75. Elle doit cependant être affectée dans une certaine mesure par la baisse des valeurs argentines, dont son portefeuille contient un stock important. Le Comptoir national d’escompte s’est élevé de 20 francs à 590. Le second bilan mensuel de cet établissement est très favorable. Les dépôts atteignaient 90 millions au moment de la publication et dépassent aujourd’hui 100 millions. La Banque internationale de Paris,