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LA
PEINTURE FRANCAISE
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE
(1789-1889)

Dans la première séance du jury international de la peinture aux Champ de Mars, les artistes étrangers, formant la majorité, ont demandé cette année, à l’unanimité, qu’une médaille d’honneur fût décernée collectivement à tous les exposans français. Ils entendaient par là reconnaître la supériorité générale de nos peintres, dans la dernière période décennale, depuis 1878. Les règlemens ne permettaient pas d’accueillir cette proposition, dont la conséquence eût été de priver nos artistes des récompenses nominatives qu’ils avaient le droit d’espérer. Avant la clôture des opérations, les mêmes jurés revinrent pourtant sur cette pensée ; ils décidèrent de consigner, dans une pièce annexée aux procès-verbaux, l’expression du regret qu’ils éprouvaient de ne pouvoir donner à leur admiration pour l’école française une forme publique et officielle.

Ce n’est pas la première fois que les peintres étrangers accordent aux peintres français un semblable hommage sur le champ de bataille. C’est avec la même spontanéité que, chez eux aussi, à Anvers en 1885, à Amsterdam en 1883, à Vienne en 1882, à Munich en 1883 et en 1879, ces rivaux, généreux et courtois, ont témoigné leur reconnaissance à une école dont beaucoup d’entre eux sont