Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 94.djvu/746

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des correspondans appelés, dans la classe des beaux-arts comme dans les trois autres classes de l’Institut, à remplacer désormais les associés non-résidans, ne devait pas dépasser trente-six.

Ainsi, d’une part simplification des rouages trop compliqués, de l’autre suppression des rouages inutiles ; répartition ; plus logique que par le passé des membres de l’Institut dans les diverses classes ; restrictions prudemment apportées à l’exercice de leurs fonctions collectives, sans que pour cela, les liens les unissant les uns aux autres risquassent de se relâcher plus que de raison, encore moins de se rompre, — tels étaient, tels sont encore, maigre quelques modifications de détail, les avantages résultant des mesures prises en 1803.

Est-ce à dire que, dans l’arrêté consulaire qui réorganisait l’Institut, tout doive être absolument approuvé ? Quelques-unes des dispositions de cet arrêté nous semblent au contraire autoriser les réserves, particulièrement celle qui conférait à chacune des quatre classes de l’Institut le droit de se recruter, le cas échéant, dans les autres classes. La première classe, par exemple, pouvait élire jusqu’à six de ses membres parmi les membres appartenant déjà à l’Institut ; la seconde pouvait en élire douze et la troisième neuf. Enfin, la classe des beaux-arts, dont le caractère tout spécial ressortait des titres mêmes donnés aux sections qui la composaient, cette compagnie de peintres, de sculpteurs et d’architectes, de graveurs et de musiciens, devenait maîtresse d’ouvrir ses rangs, si bon lui semblait, à des mathématiciens de la première classe lut à des écrivains de la seconde, et de les transformer ainsi de sa propre autorité en artistes. Etait-ce raisonnable, était-ce juste ? Que des savans de profession pussent se rencontrer dont le mérite comme tels lût doublé d’un talent littéraire, assez remarquable pour que l’on songeât à récompenser l’un après avoir une première fois récompensé l’autre : passe encore, bien que, le plus souvent, cette seconde consécration ne dût guère accroître qu’en apparence l’importance de cent qui la recevraient ; mais comment admettre que les indues hommes ou leurs pareils, que des érudits ou des lettrés, si éminens qu’ils lussent, se trouveraient en mesure de