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UN
ROYAUME DISPARU

I. Burmah past and present, par le lieutenant-général Albert Kitclie. — II. Burmah after the conquest, par Grattan Geary, esq. — III. Our Burmese wars, par le colonel W. -F. Laurie. — IV. Royal colonial Institute, 16 novembre 1885. — V. Indian section of the Society of arts, 22 janvier 1886.

Il est encore en Asie des régions peu connues, mal décrites, et dans le nombre figure ce qui fut le grand royaume des Birmans. Au dire d’un groupe assez restreint de savans, la Birmanie aurait été ce mystérieux pays d’Ophir que mentionne l’Écriture, la terre lointaine où les serviteurs du grand roi Salomon, embarqués sur les vaisseaux d’Hiram, roi de Tyr, allaient charger l’or et les pierres précieuses destinés au revêtement du temple de Jérusalem. Y recrutaient-ils aussi, pour les plaisirs d’un maître moins célèbre par sa sagesse que par le chiffre scandaleux de ses femmes, les belles aimées du Bengale, venues jusque sur les rives de l’Iraouaddy pour s’y faire acheter ? Les géographes et les historiens de la Bible, si précis sur divers sujets, sont obscurs sur bien d’autres ; la situation exacte d’Ophir est de ce nombre et reste encore à établir.

Ce qui est hors de doute, c’est que, de nos jours, les Anglais ont fait de la Birmanie, sans souci des droits de son souverain, sans respect pour le descendant d’une vieille race, une des provinces de leur vaste empire de l’Inde. Le roi des Birmans s’est vu soudainement détenu sans combattre, puis, en qualité de prisonnier de guerre, transporté, lui, ses femmes et quelques amis fidèles, à plusieurs centaines de lieues de sa capitale. Comme il croyait