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des emprunts 5 pour 100 à convertir. L’opération sera donc reprise avant peu et dans des conditions encore meilleures pour la Russie, car les fonds de cet empire ne cessent de monter ; le 4 pour 100 1880, qui valait 86 il y a quelques mois, en novembre 1888, est aujourd’hui coté au-dessus de 94.

Le Hongrois est en hausse de 86 3/4 à 87 3/4. L’Extérieure a regagné le coupon trimestriel détaché au commencement du mois. L’Unifiée a été portée de 455 à 464, sur l’annonce que le gouvernement khédivial était résolu à soutenir son droit de rembourser par avance, avec le consentement des puissances, les obligations privilégiées qui ont depuis longtemps dépassé le pair. L’Italien ne s’est avancé que de 96.35 à 96.70, mais cette fermeté est par elle-même très remarquable en présence du changement considérable que les deux dernières années ont amené dans la situation des finances italiennes en y remplaçant l’équilibre par un déficit de plus de 200 millions, résultat de la grande politique, des arméniens, du régime du tarif général et de l’oubli des conditions qui avaient valu aux valeurs italiennes dans le public français une faveur si constante.

Il n’est pas jusqu’à la dette turque pour laquelle la spéculation ne se soit enflammée en la portant de 15.35 à 16.20. Et nous ne parlons pas du Portugais en hausse d’un point et demi à 67, des progrès continus de tous les fonds des deux Amériques, du Canada jusqu’à la République argentine. Un exemple curieux fera juger de la transformation qui s’est opérée depuis une dizaine d’années dans le taux de capitalisation des fonds que l’on peut mettre au premier rang. En 1879, le gouvernement du Dominion canadien a emprunté 75 millions de francs en 4 pour 100 à 95 pour 100. En 1884, il a émis 125 millions en 3 1/2 pour 100 à 91 ; en 1885, nouvel emprunt de 100 millions en 4 pour 100 à 100 francs ; enfin en 1888, emprunt de 100 millions en 3 pour 100 à 95, soit exactement au cours où, neuf ans auparavant, ce même état empruntait à 1 pour 100 de plus d’intérêt.

On ne saurait donc sérieusement s’étonner de voir notre rente 3 pour 100 s’élever à son tour et se hasarder au-dessus de 86. Elle avait été ramenée à 85.10 au moment de la liquidation. Un mouvement continu de reprise l’a portée à 86.40. L’amortissable, regagnant le coupon trimestriel détaché le 1er avril, est au-dessus de 89 francs, et le 4 1/2 sur lequel on détachera 1 fr. 12 de coupon le 1er mai a dépassé 105 francs.

Une hausse considérable a fait passer l’action de la Banque de France de 3,850 à 4,300 ; ce cours a provoqué quelques réalisations et une réaction de 100 francs à 4,200. La chute du Comptoir d’escompte a déterminé une augmentation considérable du portefeuille, par conséquent un accroissement de bénéfices. De plus, le ministre des finance1 ; doit déposer prochainement à la chambre un projet de loi tendant au