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hausse, tant sur les actions de la Société des Métaux que sur celles de la compagnie de Rio-Tinto, a cherché à se dégager, et il en est résulté une chute violente des deux valeurs. La première a reculé de 730 à 490, en baisse de 240 francs; la seconde, à 510, perd 115 francs.

Ces mouvemens de cours si extraordinaires n’ont exercé sur l’ensemble du marché qu’une influence restreinte et momentanée, la baisse n’affectant, dans ce cas particulier, qu’un groupe de spéculateurs très aventureux. D’ailleurs, la détente qui s’est produite au cours du mois dans la situation monétaire, la grande abondance des capitaux, l’abaissement du taux de l’escompte, ont contre-balancé l’influence fâcheuse que pouvaient exercer les incidens politiques et les agitations de cours de quelques valeurs.

La conversion hongroise a réussi, et les souscriptions en espèces ont considérablement dépassé le montant des litres disponibles. Malgré ce succès, le 4 pour 100 a reculé vivement dans les deux dernières journées, à cause des troubles dont la ville de Pest est le théâtre et de la nouvelle, connue vers la fin de la bourse du 30 janvier, de la mort subite du prince impérial d’Autriche, archiduc Rodolphe. La rente hongroise reste en réaction de deux unités à 83 3/4.

Les fonds russes au contraire ont progressé lentement, et l’emprunt 4 pour 100 émis par la Banque de Paris il y a six semaines à 86.45 est aujourd’hui coté 89.60. Les autres catégories ont vu également leurs cours s’améliorer.

L’Italien est resté à peu près immobile à 95.50. Le roi Humbert a ouvert le 28 la session du parlement par un discours très pacifique. Mais la situation financière du royaume est très embarrassée. Le cabinet va proposer de nouveaux impôts et des remaniemens de taxes qui seront fort mal accueillis, et il faut en même temps recourir à l’emprunt pour couvrir les déficits existans ou à prévoir. Un accord a été conclu entre le ministère des finances de Rome et la maison Bleichrœder à Berlin pour le placement en Allemagne d’obligations des chemins de fer italiens, au nombre de 500,000 ou 600,000.

L’extérieure d’Espagne, les fonds turcs, l’Unifiée égyptienne, le 3 pour 100 portugais, les rentes helléniques, les emprunts argentins, ont donné lieu à un courant régulier de transactions, sans modifications de cours bien sensibles.

La tenue des litres des sociétés de crédit a été bonne en général. Cependant il faut noter la baisse importante subie encore par les actions de la Banque de France, conséquence naturelle de la diminution du (aux de l’escompte. La Banque de Paris a reculé de 25 francs à 885.

Le Crédit foncier a gagné quelques francs à 1,343.75. Le Crédit lyonnais s’est avancé de 633.75 à 643.75. La Banque parisienne, qui procède en ce moment à l’émission des actions de la Société nouvelle de Panama, a reculé de 427.50 à 410. On craint que cette Banque