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et professeurs de la mosquée d’EI-Hazar trouvent une quantité considérable de documens littéraires musulmans consacrés aux relations religieuses et historiques. Ces ouvrages, si précieux à tant de titres, devraient être conservés comme des joyaux; il n’en est rien pourtant, et sur 34,340 volumes que contient la bibliothèque, 7,090, les plus rares, ne sont pas reliés, et se trouvent ainsi exposés à des dommages qui peuvent être irréparables.

Indépendamment du local qui est insuffisant, et dont l’humidité altère déjà les manuscrits coloriés, il serait désirable que des échanges d’ouvrages littéraires s’établissent entre le Caire, Constantinople, Téhéran et les sociétés savantes d’Europe qui s’occupent d’études orientales. « Si l’érudition arabe est vaste, dit un rapport au khédive, comparée avec les recherches européennes, elle est en arrière de celles-ci par l’esprit historique et la méthode d’investigation critique, comprenant surtout l’induction expérimentale. A ce point de vue, les études arabes ne pourraient retirer que de grands avantages de relations suivies avec les corps savans d’Europe. »

On sait qu’un catalogue scientifique est la base de toutes les recherches. Ce travail de cataloguement à la bibliothèque du Caire a commencé en 1884. Le premier volume raisonné de la section arabe a déjà paru. Ceux de la section théologique arabe et persane sont terminés et seront bientôt publiés. Puis viendront ceux de la section turque, de la section de la jurisprudence arabe, des sciences naturelles, de l’histoire, et de l’examen critique des monumens, dont l’importance et la rareté exigent des soins spéciaux.

Quant à l’exposition des Corans et des autres modèles de paléographie et de calligraphie, la direction de la bibliothèque met sous presse en ce moment un catalogue pour servir de guide aux visiteurs. Il est en arabe et en français, et c’est une idée heureuse dont il faut être reconnaissant à l’administration des wakfs ou des cultes. Cette attention est due peut-être à ce que, dans la liste des livres offerts à la bibliothèque, les dons faits par le ministre de l’instruction publique de France dépassent de beaucoup ceux des autres ministres européens[1]. L’Angleterre a pour tout et en tout donné un volume.

Il me semble que ce serait aux membres influons de l’Institut égyptien

  1. Désignation des ouvrages dont se compose la bibliothèque : ¬¬¬
    Arabes 19,889 volumes.
    Turcs 1,745 —
    Persans 535 —
    Européens 11,365 —
    Indiens 1 —