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L’ÉGYPTE
ET
L’OCCUPATION ANGLAISE

V.[1]
LA JUSTICE ET l’INSTRUCTION PUBLIQUE, CONCLUSION.


XV, — LA JUSTICE.

Il est de toute notoriété en Égypte que, lorsque l’Angleterre prenait déjà sous sa direction les finances, la guerre, l’agriculture et le commerce, elle s’efforçait encore d’accaparer le ministère de la justice. Elle négligeait tout à fait, il est vrai, celui de l’instruction publique, mais par la simple raison que les profits y étaient, comme en Europe, des plus minces, et qu’il n’est pas dans ses habitudes de travailler pour la gloire ni de combattre pour une idée. Elle laisse même massacrer ses enfans les plus nobles, Gordon, par exemple, quand elle suppose que leur existence ne compenserait pas ce qu’il en coûterait pour les sauver[2]. Mais revenons à la justice. L’Angleterre

  1. Voyez la Revue des 1er  et 15 décembre 1888, 1er  et 15 janvier 1889.
  2. Et cependant sir E. Baring écrivait du Caire au major-général E. Gordon : « Soyez assuré que, dans la tâche difficile que vous avez assumée, la coopération et l’assistance des autorités anglaises et égyptiennes ne vous feront jamais défaut. »