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a prime ainsi établie en faveur des souscripteurs atteint presque 3 pour 100.

On sait que l’emprunt avait ou pour principal objet la conversion ou le remboursement de la rente 5 pour 100 émise en 1877. Or les autres rentes 5 pour 100 de l’empire russe sont toutes cotées à deux ou trois unités au-dessus du pair : celle de 1862 à 103, celle de 1873 à 102.50 (jouissance décembre dernier), celle de 1884 à 102.70. Il est donc probable que le gouvernement russe mettra à profit le succès de sa dernière opération pour procéder à bref délai à de nouvelles conversions, dont le résultat sera de consolider encore le crédit russe et de porter au pair la rente 4 1/2 cotée déjà 98 francs.

Le gouvernement hongrois négocie en ce moment avec la maison Rothschild de Vienne et le syndicat d’établissemens financiers que représente le Crédit mobilier d’Autriche, en vue des arrangemens définitifs concernant la conversion des rentes amortissables de la Hongrie. On ne sait encore si l’opération portera d’un seul coup sur toutes les catégories à convertir ou sera échelonnée. La première hypothèse est jusqu’ici la plus probable.

L’Italien a été compensée97 francs. Un coupon semestriel de 2 fr. 17 a été détaché le 7, et le prix actuel est 95.55. Il y a donc reprise de 0 fr. 70 depuis le commencement du mois. Cependant la situation financière de la péninsule présente toujours un caractère inquiétant ; le déficit pour 1889 est évalué à plus de 150 millions, et, malgré les démentis officieux, il paraît à peu près décidé qu’un emprunt de 500 à 600 millions de francs sera lancé d’ici peu, sur les places allemandes, par le gouvernement de M. Crispi. Les fonds espagnols, portugais, helléniques, égyptiens, se sont arrêtés aux cours acquis fin décembre, décompte fait des coupons détachés sur les trois premiers. Les valeurs ottomanes ont été poussées pendant quelques bourses, surtout les Privilégiées, de 420 à 430, et les obligations Douane de 355 à 358. Il existe un stock de ces derniers titres à écouler pour le compte d’un syndicat allemand. Aussi est-ce de Berlin que vient l’impulsion en hausse sur ce groupe.

Une lutte des plus vives est engagée entre spéculateurs de Londres et de Paris sur les cours des actions des mines de cuivre. Les baissiers allèguent l’accroissement continu des stocks de ce métal en Europe, et la diminution progressive de la consommation. Les haussiers escomptent le succès des négociations qui se poursuivent entre le syndicat français et les grandes compagnies productrices du cuivre pour la conclusion d’arrangemens embrassant une longue période, et assurant en fait au syndicat le monopole de la vente pour une dizaine d’années. Les cours du Rio-Tinto, du Tharsis, du Cape Copper et de la Société des Métaux ont subi de brusques variations, selon que les