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NOS
REMONTES

« La question chevaline est d’une importance toute nationale ; elle intéresse à la fois l’agriculture, l’industrie et l’armée ; et la solution des difficultés qu’elle fait naître doit influer puissamment sur la prospérité du pays, puisqu’il s’agit d’un des principaux élémens de sa richesse et de sa force. » Ainsi s’exprimait, en 1844, à la tribune de la chambre des députés, un homme dont le souvenir vit encore dans l’armée comme au parlement, le général Oudinot.

Sans doute, l’amélioration des races est une question des plus délicates et des plus complexes, vers la solution de laquelle on ne doit marcher que par tâtonnemens et avec une sage lenteur ; mais combien peu satisfaisans étaient, en 1870, les progrès accomplis ! Au cours de la discussion de la loi du 29 mai 1874 sur les haras et les remontes (séance du 24 mai), le rapporteur, M. Bocher, indiquant à l’assemblée nationale la mesure de l’effort tenté pendant la guerre disait : « On a fait alors de grands sacrifices, — et on a bien fait, — on n’a reculé devant aucun ; on a acheté, pour ainsi dire, de toute main. Qu’est-ce qu’on a trouvé ? On est parvenu en quelques mois à trouver 120,000 chevaux. Mais dans ce nombre, combien en France ? 80,000. — Et parmi ces chevaux, combien de cavalerie ? Pas 20,000 ! Voilà ce qu’en faisant, je le répète, les plus grands sacrifices, en cherchant partout, en réquisitionnant même partout, on est parvenu à trouver dans le pays. »