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la demande du conseil d’administration de la compagnie, étudient la situation. Une assemblée générale des actionnaires est convoquée pour la fin de janvier. Dans une réunion tenue le 27 décembre, les porteurs de titres, au nombre de trois ou quatre mille, ont voté des résolutions aux termes desquelles les intéressés renoncent au paiement des coupons pendant la durée des travaux, entendent achever le canal avec MM. de Lesseps, à l’aide de ressources que se procurera la compagnie actuelle, et tout d’abord s’engagent à souscrire les obligations privilégiées qui doivent produire les 400 millions indispensables. Ce projet paraît absolument chimérique. En tout cas, notre législation ne permet pas la création de titres privilégiés.

Les titres de la Société des Métaux et de Rio-Tinto ont subi de grandes variations de cours ; finalement, les premiers ont perdu une quinzaine de francs à 840, les seconds ont remonté d’autant à 643.

La Banque de France a reculé de 3,950 francs à 3,800 francs. Dans l’intervalle a été détaché un coupon semestriel de dividende s’élevant à 73 francs (72 fr. pour le semestre correspondant de 1887). Les ventes ont été provoquées sur ce titre par la perspective d’une détente prochaine dans la situation monétaire. On croit que la Banque d’Allemagne donnera, dès les premiers jours de janvier, l’exemple des abaissemens successifs du taux de l’escompte. De plus, les actionnaires de la Banque avaient compté sur un dividende total d’au moins 150 francs pour 1888 ; or il n’est que de 142 francs. Il y a un an, la Banque valait encore 4,175 francs.

Le Crédit foncier est immobile à 1,365. Un acompte de 30 francs sera réparti en janvier. Le dividende total sera sans doute de 60 francs.

La Banque de l’Algérie, dont le dividende est de 80 francs, a fléchi de 1,620 à 1,500 pendant l’exercice 1888.

L’année a été favorable à la grande majorité de nos institutions de crédit. La plus-value est de 47 francs sur le Crédit lyonnais, de 15 sur la Société générale, de 50 sur la Banque franco-égyptienne, de 135 sur le Crédit mobilier, de 65 sur la Banque parisienne, de 30 sur la Banque ottomane, de 50 sur la Banque des Pays autrichiens.

Les actions de nos grandes compagnies ont également monté en 1888 : le Lyon de 50 francs, le Midi de 20, le Nord de 90, l’Orléans de 16, l’Ouest de 28, l’Est de 3 francs.

Les Autrichiens ont gagné 100 francs de 450 à 550, les Lombards 40, le Nord de l’Espagne 33, le Saragosse 25.

Le Suez a une plus-value de 130 francs. Les actions des deux canaux de Panama et de Corinthe ont baissé, l’une de 190 francs, l’autre de 50.

Hausse de 75 francs sur les Omnibus, de 65 sur le Gaz, de 85 sur la Rente foncière, de 50 sur les Immeubles, de 75 sur les Docks de Marseille, de 70 sur les Métaux, de 140 sur le Rio-Tinto.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.