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les actions de la compagnie universelle du canal de Suez cédée au gouvernement britannique.

Je passe au budget. M. Edgar Vincent, le conseiller anglais, établit ainsi, pour l’année 1888, son budget ou la situation financière de l’Egypte : Recettes : 249,600,000 fr. Dépenses : 248,988,000 fr.[1]. C’est donc, à première vue, un excédent de plus de 700,000 francs, admirable résultat s’il n’était pas plus apparent que réel ; mais, avant de le démontrer, il est bon de connaître dans leur détail les ressources du trésor.

Les contributions directes produisent 144 millions ; les indirectes 48,800,000 fr. ; les revenus des administrations de recettes, 45 millions ; les recettes des services administratifs, 11,632,000 ; les locations des propriétés de l’état, 2,021,000 francs ; les recettes de Souakim ou du Soudan égyptien, 394,000 francs ; les retenues sur les traitemens, 1,800,000 francs. De tous ces chiffres réunis, il faudrait déduire 8,900,000 francs pour non-valeur, ce qui nous ramènerait au chiffre total des recettes donné plus haut. Les dépenses se divisent comme suit : liste civile du khédive, 9,132,000 francs ; frais d’administration et de perception, 46,800,000 francs ; dépenses des administrations des recettes, 2,240,000 francs ; le Soudan, pour occupation de ce qu’il en reste, 500,000 francs ; pensions, 14,700,000 francs ; sécurité publique, 10,500,000 fr. ; tribut à la Porte et dette publique, 127,450,000 fr. ; dépenses imprévues et dépenses rémunératrices, 500,000 francs ; suppression partielle de la corvée, 6,375,000 francs.

J’ai dit que la comparaison des recettes et des dépenses faisait ressortir un excédent de 624,000 francs ; mais il y a lieu de prélever, sur les recettes appliquées au service des emprunts garanti, privilégié et unifié, une somme de 103 millions, produite par les revenus nets des quatre provinces affectées à cet objet, et en revenus des douanes, des chemins de fer et du port d’Alexandrie[2]. Or, la somme nécessaire au service des emprunts n’est que de 90 millions de francs[3]. Cet excédent, provenant de revenus

  1. J’ai calculé la livre égyptienne à 25 fr. 50, quoiqu’elle atteigne souvent un cours plus élevé. Sa valeur réelle est de 25 fr. 923.
  2. Détail des revenus :
    Provinces 58.258.000 fr.
    Douanes 24.083.000
    Chemins de fer, télégraphes et port d’Alexandrie 20.664. 000
    Total 103.005.000 fr.

  3. Emprunt 6.831.000 fr.
    Dette privilégiée 27.718.000
    Dette unifiée 55.682.000
    Total 90.231.000 fr.