plaisir que nous avons pris au Nain de Rhadameh et aux Naufragés de l’espace. Lui-même, M. Jules Verne, a rarement entremêlé des données scientifiques plus instructives, des hypothèses plus surprenantes, quoique toujours parfaitement vraisemblables, à un récit romanesque d’un plus vif intérêt, et plus habilement conduit. Dans cet autre voyage de la terre à la lune, l’ingénieux auteur des scènes de la Vie de collège dans tous les pays, s’il n’a pas fait preuve de qualités nouvelles, s’est montré du moins supérieur à lui-même, et nous serions bien trompé si le succès de son livre ne le lui apprenait pas. Nous avons également lu les Contes de tous les pays, réunis et adaptés par M. Th. Bentzon, imitations ou réductions de l’anglais et de l’allemand, parmi lesquelles nous reprocherons seulement au trop modeste adaptateur de n’avoir glissé qu’une nouvelle de sa façon. Est-ce à nos lecteurs que nous avons besoin d’apprendre que ce n’est pas la moins agréable de toutes? Et nous avons encore lu la Découverte des mines de Salomon de M. Rider Haggard, où le merveilleux, la detcripti n géographique et je ne sais quel humour, font ensemble un mélange original et curieux... Mais il faut nous borner, et nous contenter de joindre à ces titres ceux du Parrain de Cendrillon, de M. Louis Ulbach, de Fils de veuve par Mme Blandy, et les Scènes de la vie des champs aux États-Unis, de M. E. van Bruyssel. Tous ces ouvrages, nous n’avons qu’à le rappeler, sont illustrés de nombreux dessins de MM. Benett, Roux, Geoffroy, Riou, Bayard, Geoffroy et Schuler.
La collection Hachette rivalise d’intérêt avec la précédente; et ceux qui doivent choisir entre les romans scientifiques de M. André Laurie ou les romans historiques de M. Frédéric Dillaye : la Filleule de saint Louis; entre les aimables récits de Mme Blandy ou de Mme Colomb: les Révoltes de Sylvie, nous ne les plaignons pas, mais ils doivent être assez embarrassés. S’il était pourtant deux ou trois ouvrages dont nous oserions faire une recommandation plus particulière, ce serait le Fils Valansé de M. J. Girardin, et le Général du Maine, de Mme P. de Nanteuil. Dans ce dernier récit, très dramatique, fait pour aller au cœur des enfans et des mères, il y a en effet des qualités de composition, de forme et d’émotion d’autant plus dignes d’être signalées, que, si ce n’est pas le premier roman de Mme de Nanteuil, ce n’en est cependant encore que le second. Nous en dirions davantage si le succès du premier livre de Mme de Nanteuil ne garantissait au Général du Maine tous les lecteurs de Capitaine, — et, nous l’espérons bien, quelques autres encore. Quant au Fils Valansé de M. J. Girardin, nous devions cette année à la mémoire d’un homme de talent, que les abonnés du Journal de la Jeunesse regretteront longtemps, ce dernier hommage d’une mention toute personnelle. Nous nous souvenons aussi qu’il fut de nos collaborateurs, et que la Revue a jadis inséré de lui quelques charmantes nouvelles.