à l’hospitalité de la Société de secours aux blessés : c’est elle qui a charge des infirmeries de gare et des baraquemens, rapidement construits, où elle a rangé ses lits, 200 au plus, 20 au moins (art. 157 du règlement). Entre les hôpitaux de campagne fonctionnant derrière les ambulances de combat et les maisons hospitalières des villes situées loin du théâtre des hostilités, la Société formera une chaîne ininterrompue de secours; si une bataille avait lieu sous Lille et que des blessés fussent évacués sur Nice ou Perpignan, de station en station ils trouveraient la Croix rouge prête à les réconforter et, s’il le fallait, prête à les recueillir et à les héberger. Il suffirait aux présidons des délégations régionales d’avertir les comités de villes, pour que ceux-ci fussent à leur poste avec des vivres, des médicamens, les médecins et les infirmières, qui se gêneraient peu pour apporter « les douceurs » chères aux malades.
Les hôpitaux auxiliaires organisés par la Société seront-ils toujours astreints au « service de l’arrière, » et ne seront-ils jamais employés au « service de l’avant? » j’en doute, et telle circonstance se présentera qui, malgré le décret de 1884, les mettra directement en contact avec les troupes engagées. On semble avoir prévu l’éventualité, car il est dit à l’article 157 du règlement : « Ces hôpitaux peuvent être employés à relever les hôpitaux de campagne, et ils fonctionnent alors dans les mêmes conditions que ces derniers. » Or je lis dans l’article 90 : « En cas d’engagement meurtrier, ou lorsque le front de bataille est très étendu, des hôpitaux de campagne peuvent être placés de façon à recevoir des blessés apportés directement des postes de secours sans passer par les ambulances. » J’en conclus que, dans certains cas qui se présenteront fréquemment à la guerre, la Société de secours ne sera pas seulement à la peine, mais qu’elle sera aussi à l’honneur. Ce ne sera pas le seul emprunt qui sera fait à notre Croix rouge sur les champs de bataille. Les brancardiers militaires sont-ils en nombre suffisant? 52 pour les régimens d’infanterie, 17 pour les bataillons de chasseurs à pied, 17 pour les groupes d’artillerie divisionnaire, 9 pour le groupe des batteries de corps. Et la cavalerie? elle n’a point de brancardiers; qui pourrait la suivre et en ramasser les blessés, lorsqu’elle charge? « Le transport des blessés y est assuré par des voitures légères d’ambulance. » (Art. 34.) j’imagine que l’on ne compte pas trop sur l’intervention de ces « voitures légères, » car l’article 68 dit : « Lorsque les corps de cavalerie combattent avec l’infanterie, leurs blessés sont recueillis et soignés par le personnel attaché aux corps d’infanterie. Lorsqu’ils opèrent isolément, leurs blessés sont recueillis par les ambulances ou dirigés en arrière par les soins des médecins des corps; en cas de nécessité, ils sont remis aux municipalités, qui en assurent le traitement, » c’est fort