depuis 1859 jusqu’à 1886, qu’en 1859, le rendement était de 254 tonnes, mais en 1886, de 3,579,308, ce qui prouve que, dans le courant de vingt-huit années, la production s’était accrue de plus de dix mille fois. Cependant les chiffres annuels varient considérablement. Le montant le plus élevé a été fourni par l’année 1882, qui avait donné 3,822,084 tonnes ; l’année 1883 fut de 2,961,176 tonnes, et l’année 1884 de 3,023,253 tonnes.
Les régions les plus productives du pétrole dans les États-Unis sont : Pensylvanie, New-York, Californie, Virginie occidentale, Ohio et Kentucky, ce qui représenterait une surface d’environ 921,355 kilomètres carrés, surface presque égale à celles de l’Angleterre, de la France et de la Belgique prises ensemble.
En discutant les diverses théories proposées pour l’explication de l’origine du pétrole, M. Stowell croit devoir rapporter celui des États-Unis à la décomposition des substances carbonatées. « Le dégagement du gaz des matières végétales en voie de putréfaction, dit-il, est un phénomène connu de tout le monde, et, de plus, des hydrocarbures liquides ont été observés comme résultant de telles décompositions. Il est donc permis d’admettre que les modifications que subit la substance végétale, et qui donnent lieu à la formation du charbon, s’appliquent également à la formation du pétrole. D’ailleurs, à l’appui de cette théorie se présentent les faits, que la distillation du charbon fournit une huile essentiellement analogue au pétrole, et qu’en général le pétrole se trouve dans les localités où l’on connaît la présence de la houille ou des schistes bitumineux. Une opinion semblable a été suggérée également à M. L. Brackbuch par les dépôts de pétrole de l’Amérique du Sud, près de Bolivia. Le savant allemand nous apprend que, dans cette région, les sources de pétrole sont concentrées particulièrement dans les roches les plus riches en restes organiques, au point que les calcaires, marnes et conglomérats fossilifères sont tellement imprégnés de pétrole, que celui-ci constitue quelquefois 25 pour 100 de la roche[1]. Quant aux conditions géologiques du pétrole dans les États-Unis, M. Stowell fait observer que l’huile minérale imprègne généralement les couches et les fissures d’un grès poreux et certains conglomérats. On connaît des dépôts de pétrole dans le terrain silurien. C’est ce qui se présente dans le Canada et le Kentucky, où les assises supérieures des schistes du silurien inférieur d’Utica sont très bitumineuses, en
- ↑ Les observations de Stowell et Brackbuch prêtent un important appui à l’hypothèse qui assigne au pétrole une origine organique, hypothèse qui a trouvé de nombreux et habiles avocats, parmi lesquels je ne mentionnerai que le docteur Hassenpflug dont le travail sur l’ozokérite (espèce particulière du pétrole) donne l’analyse de plusieurs grès et schistes bitumineux contenant 4.24, 4.08 et 5 de substances organiques.