Un appareil de coercition, soumettant tous les citoyens à la double contrainte de la loi qui règle certains actes de leur vie et de l’impôt qui prélève une forte partie de leurs ressources ; une machine, nécessairement compliquée en proportion de l’extension et de la variété des tâches auxquelles on la destine, comprenant un nombre généralement croissant de rouages superposés ou enchevêtrés, ne pouvant agir, sous peine de se détraquer, qu’avec lenteur et uniformité, voilà ce qu’est essentiellement l’état, dès que la société a franchi les premières étapes de la barbarie. Nous avons reconnu que, par sa nature, cet organisme manque de l’un des plus beaux attributs qui soient échus à l’homme : l’esprit d’invention. Aussi l’état nous a-t-il apparu dans l’histoire comme ayant surtout pour
- ↑ Voyez la Revue du 15 août.