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LA
CONQUÊTE DE L'ALGERIE

LE GOUVERNEMENT DU GENERAL BUGEAUD

VII.[1]
LA DERNIÈRE ANNÉE DU MARÉCHAL BUGEAUD EN AFRIQUE.


I

Depuis la courte apparition d’Abd-el-Kader dans l’Ouarensenis, à la fin de 1845, l’insurrection, sur les deux bords du Chélif, s’en était allée déclinant ; aucun des khalifas qu’il venait d’instituer, ni El-Hadj-el-Sghir au sud, ni Bou-Maza au nord, ne parvinrent à rendre aux insurgés l’ardeur des premiers jours. Le 28 janvier 1846, le lieutenant-colonel Canrobert, commandant la colonne mobile de Tenès, réussit à surprendre le principal fauteur de la révolte du Dahra, le kaïd des Beni-Hidja, Ben-Hinni, qui périt dans la bagarre. Ce fut pour Bou-Maza une très grande perte. Deux jours après, la colonne Canrobert eut un nouveau succès, à la suite duquel le chérif jugea prudent de se dissimuler dans les montagnes. Six semaines plus tard, il reparut pour se faire battre derechef par le colonel de Saint-Arnaud et le lieutenant-colonel Canrobert réunis ; dans ce combat de Sidi-Klifa, livré le 15 mars, il eut le poignet fracassé par une balle.

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1887, du 15 janvier, du 15 février, du 15 mars, ou 15 avril et du 15 août 1888.