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« Et, pour plus grande stabilité de l’acte d’abdication de tous les droits et titres qui m’appartiennent… à la succession de la couronne de France, je me dépossède et me désiste spécialement des droits qui pourraient m’appartenir par les lettres patentes ou actes par lesquels le roi, mon grand-père, m’a conservé, réservé et habilité le droit de succession à la couronne, lesquelles lettres patentes furent données à Versailles au mois de décembre de l’année 1700[1], et passées, approuvées et enregistrées au parlement… Je les rejette et y renonce, et les regarde comme nulles, d’aucune valeur, comme cancellées et comme si elles n’avaient jamais été données.

« Je promets et engage ma foi et parole de roi que, de ma part et de celle de mes dits enfans et descendans, je procurerai l’observation et l’accomplissement de cet acte, sans permettre qu’il y soit contrevenu directement ou indirectement,.. et je me désiste et sépare de tous et chacun des moyens connus ou inconnus, ordinaires ou extraordinaires,.. pouvant nous appartenir à moi et à mes enfans et descendans, pour réclamer, dire ou alléguer contre ce qui est ci-dessus dit…

« Si, de fait, ou sous quelque prétexte, nous voulions nous emparer du royaume de France,.. faisant ou excitant une guerre offensive ou défensive, je veux, dès à présent comme alors, qu’elle soit tenue, jugée et déclarée pour illicite, injuste, mal entreprise, et pour violence, invasion et usurpation faite contre la raison et contre la conscience et, qu’au contraire, on juge, qualifie juste, licite et permise celle qui sera faite et excitée par celui qui, au moyen de mon exclusion et de celle de mes dits enfans et descendans, devra succéder à la couronne de France…………

……………………………….

« Pour plus grande stabilité et sûreté de ce qui est contenu en cette renonciation, et de ce qui est statué et promis de ma part, j’engage de nouveau ma foi et parole royale, et je jure solennellement sur les Évangiles contenus en ce missel, sur lequel je pose la main droite, que j’observerai, maintiendrai et accomplirai le présent écrit et acte de renonciation, tant pour moi que pour mes successeurs, héritiers et descendans, dans toutes les clauses qui y sont contenues suivant le sens le plus naturel, le plus littéral et le plus évident ; — que je n’ai pas demandé et ne demanderai pas à être relevé de ce serment, et que, si quelque personne le demandait, ou que si cette dispense m’était donnée, motu proprio, je ne m’en servirai ni ne m’en prévaudrai,.. et je passe cet acte devant le présent secrétaire de ce royaume, et je le signe et

  1. Nous en ayons donné, en partie, le texte au commencement de cette étude.