Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 88.djvu/945

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE MUSICALE

Les Concerts. — M. Tschaikowsky. — La Messe en de Beethoven au Conservatoire.

On fait maintenant plus de musique, et de meilleure musique, au concert qu’au théâtre. C’est au concert qu’on a le plus d’occasions de connaître ou de retrouver les œuvres d’aujourd’hui et celles d’autrefois.

Les trois grands orchestres de Paris ont continué de coexister sans se nuire ; au contraire, ils se feraient plutôt valoir. M. Lamoureux s’est transporté au Cirque des Champs-Elysées ; le quartier est meilleur que la salle. Nous n’avons pu, à notre très grand regret, entendre le Wallenstein de M. Vincent d’Indy. On en a dit beaucoup de bien, et nous croyons volontiers qu’on a eu raison. Sauf cette œuvre importante, M. Lamoureux n’a joué que son répertoire ordinaire, des essais comme celui de Lohengrin ne sont pas faits, hélas ! pour l’encourager.

M. Colonne nous a donné, ou nous a rendu le Paradis et la Péri de Schumann et Marie-Magdeleine de M. Massenet. Le chef d’orchestre de l’Association artistique a raison d’exécuter ainsi des partitions tout entières, et l’on devrait suivre son exemple. Il est bon de prendre ou de reprendre quelquefois la mesure d’une œuvre on d’un homme. L’épreuve a brillamment réussi à Schumann et à M. Massenet. On se rappelait Marie-Magdeleine aussi exquise, mais peut-être moins vigoureuse. Personnellement, nous regrettons de l’avoir louée ici même il y a peu de mois[1] ; nous aurions aimé la louer encore et rendre hommage en même temps à l’infatigable talent de Mme Krauss.

  1. Voir, dans la Revue du 15 septembre 1887, la Religion dans la musique.