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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES

UNE COUR ALLEMANDE AU XIXe SIECLE

II.[1]
L’ALLEMAGNE EN 1848.


VII

La révolution de Février fut en France l’effet d’une surprise ; personne ne s’y attendait, ni l’opposition constitutionnelle, ni le parti républicain. Elle ne répondait ni aux vœux ni aux intérêts du pays ; elle eut pour nos destinées de funestes conséquences ; mais au-delà du Rhin, elle donna le branle à la liberté et aux aspirations nationales. Son contre-coup fut profond, irrésistible ; trente années de compression avaient semé le mécontentement. De la mer du Nord aux Alpes, on demandait la liberté. Ce fut le premier cri de l’Allemagne ; il s’imposa à tous les gouvernemens. Les princes, en entendant l’émeute gronder à la porte de leurs palais, pour sauver leurs couronnes, se soumirent, terrifiés, à toutes les exigences. La diète de Francfort, leur appui naturel, avait perdu toute autorité ; loin de les assister, elle leur donnait le conseil de céder au courant

  1. Voyez la Revue de 1er août.