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pendant les quelques mois prochains, sans que la république américaine s’en ressente d’ailleurs bien sérieusement dans sa paix intérieure, dans la prospérité toujours croissante de ses affaires.

CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE.




La hausse des fonds étrangers, si vigoureusement menée pendant la seconde moitié du mois de juin, immédiatement après la mort de l’empereur Frédéric III et l’avènement de son successeur Guillaume II, avait fini par entraîner les rentes françaises, d’abord quelque peu réfractaires au mouvement. Malgré un renchérissement assez sensible des reports, phénomène habituel à cette époque de l’année, la liquidation s’est faite aux plus hauts cours, et l’amélioration s’est même encore accentuée, pendant les premiers jours de juillet, par l’effet de la vitesse acquise.

Cependant on ne peut monter toujours. La spéculation allemande, qui avait fait gagner plusieurs unités aux fonds austro-hongrois et russes, à l’Extérieure, à l’Italien, a dû s’arrêter et songer à la réalisation de si beaux bénéfices. Ici commencent les difficultés. Le public, qui met en portefeuille les titres qu’il achète, ne paraît pas se soucier d’accepter d’emblée les nouveaux prix et de dégager la spéculation de son fardeau sans discuter les conditions du service qu’il est ainsi appelé à rendre.

On cherche donc à réaliser non-seulement à Vienne et à Berlin, mais aussi sur notre place, et l’opération ne va pas toute seule. La contrepartie ne se montre pas empressée, et les moindres offres provoquent de la réaction. On ne veut pas se hâter de vendre, de peur de déterminer un retour trop brusque ; et, d’un autre côté, il ne peut plus être question d’une nouvelle hausse immédiate. Aussi les places financières ont-elles inauguré, ce semble, une période de calme, de tassement, de consolidation et de dégagement, période dans laquelle les oscillations sont fréquentes, mais courtes, et où les prix s’agitent, plus qu’ils ne se déplacent, autour d’un niveau dont la spéculation ne voudrait pas déchoir et que les capitaux sont disposés à trouver un peu élevé.

Les acheteurs ont pour eux la grande abondance des disponibilités