Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 88.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

disparaissent ; comme la cire se fond à l’aspect du feu, ainsi périssent tes adversaires, ô Iahvé ! ..

Chantez à Iahvé, célébrez son nom. Aplanissez la voie à celui qui s’avance sur son char dans la plaine. Iah est son nom ; dansez devant lui.

O Dieu, quand tu sortis à la face de ton peuple, quand tu t’avanças dans le désert, la terre trembla, les cieux se fondirent, à la vue de Dieu,.. ce Sinaï,.. à la vue du dieu d’Israël !

Montagnes de Dieu, montagnes de Basan ; montagnes aux sommets dentelés, montagnes de Basan, pourquoi jalousez-vous, montagnes dentelées, la montagne où Iahvé a choisi de demeurer ? Oui, il y demeurera durant toute l’éternité.

Char de Dieu,.. myriades et milliers d’Israël, le seigneur vient du Sinaï dans le sanctuaire…

Le monde a vu ta marche triomphale, ô Dieu ! la marche de mon Dieu, de mon roi, dans son sanctuaire.

En tête sont les chanteurs, puis viennent les joueurs d’instrumens, au milieu des jeunes filles battant du tambour.

Dans vos groupes, bénissez Dieu, bénissez Iahvé, vous tous qui êtes de la racine d’Israël.

Ici, le petit Benjamin, qui dirige les autres ; ici, les princes de Juda et leur troupe ; là, les princes de Zabulon, les princes de Nephtali…

Planez la route à celui qui roule son char sur la voûte des cieux éternels. Quand il fait éclater sa voix, c’est une voix forte.

Sa puissance s’étend sur Israël, sa force sur les nuées.


On offrit de nombreux sacrifices. On distribua des pains, des gâteaux de raisins secs, les viandes des sacrifices, et tout le monde fut rassasié. Les femmes et le peuple furent enchantés de voir David danser avec eux. Les dames du harem, au contraire, ne purent s’empêcher de sourire. Au moment où l’arche entra dans la ville de David, Mikal, la fille de Saül, regardait par la fenêtre du palais, et vit son mari sauter devant Iahvé, selon l’usage antique, à la grande joie des servantes et des petites gens. En le retrouvant, elle eut des railleries amères, auxquelles David répondit fort sensément : « J’aime mieux ce qui me relève aux yeux des servantes que ce qui me préserverait du ridicule à vos yeux. » On prétendit que si Mikal n’eut pas d’enfans, ce fut à cause du peu de respect qu’elle témoigna en cette circonstance pour Iahvé.

Cette jolie légende paraît être éclose dans le monde prophétique du temps d’Ézéchias. Elle semble répondre à l’antipathie de Hamoutal et des femmes de la cour pour les dévotions iahvéiques, et à l’espèce de respect humain qui empêchait les gens du monde de