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dans l’effectif de présence septennaire. Telles qu’elles sont constituées, les unités tactiques de l’armée allemande exigent annuellement pour le recrutement normal 190 hommes par bataillon d’infanterie, 36 hommes par escadron de cavalerie, 30 hommes par batterie de campagne, 165 hommes par section d’artillerie à pied, 160 hommes par bataillon du génie ou des chemins de fer, 175 hommes par bataillon du train. A chaque renouvellement du septennat, l’augmentation de l’effectif total entraîne la création d’unités nouvelles, la formation de nouveaux cadres.

En résumé, les opérations du recrutement, sur la base de l’obligation universelle, telles que nous les voyons appliquer, ont amené sous les drapeaux de l’armée allemande un contingent de 157,027 hommes, une année dans l’autre, pendant la dernière période décennale. Avec ce contingent, il faut compter un excédent annuel disponible de 17,825 hommes, en sus de la réserve de remplacement de première classe, portée à 84,238 hommes annuellement. Cela fait un total de 250,090 hommes entrés au service ou désignés pour le remplir, représentant 47.7 pour 100 du contingent moyen des conscrits arrivés à vingt ans et portés sur les rôles pendant les années 1876 à 1885. La seconde classe de la réserve de remplacement, qui s’élevait pendant cette même période à 10.9 pour 100 du contingent de la conscription, à raison d’un total de 59,105 hommes, suffira pour fournir le nombre de recrues et de réservistes nécessaire pour augmenter de 41,135 soldats l’effectif de présence sur le pied de paix, à partir du 1er avril 1887. Quoique la durée légale du service soit fixée à trois ans, la présence réelle sous les drapeaux ne dépasse pas, dans l’infanterie, une moyenne de deux ans et cinq mois. Rappelons aussi que l’accroissement de l’émigration enlève de son côté un nombre de conscrits de plus en plus considérable. Pendant les dix dernières années, les relevés des commissions de recrutement accusent annuellement une moyenne de 106,590 conscrits manquant à l’appel sans autorisation et de 36,656 sujets introuvables, tandis que le nombre des condamnations pour émigration non autorisée s’est élevé de 11,446 en 1880 à 18,888 en 1886.

En ce qui concerne la landwehr, partagée maintenant en deux bans, la durée du service, dans le premier ban, est aujourd’hui de cinq ans et finit avec l’âge de trente-neuf ans révolus dans le second ban. Tous les hommes sortis de la réserve de l’armée active passent dans le premier ban de la landwehr. Sont classés dans le second ban de la landwehr les hommes sortis du premier ban ou de la réserve de remplacement. Les hommes du second ban de la landwehr ne peuvent être convoqués pour des exercices ni pour des