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LA QUERELLE
DU
PRÉSIDENT DE BROSSES
AVEC VOLTAIRE

I. Foisset, le Président de Brosses. — II. Foisset, Lettres inédites du président de Brosses et de Voltaire. — III. Mamet, le Président de Brosses, thèse pour l’agrégation d’histoire. — IV. Sainte-Beuve, Causeries du lundi. — V. Lettres de Diderot. — VI. Correspondance générale de Voltaire.

« Le président de Brosses, a dit Sainte-Beuve, avec un esprit prodigieux, avec un goût vif et fin, et des parties de génie, n’est pas connu aussi généralement qu’il devrait l’être. Célèbre et populaire en Bourgogne, ce nom n’a pas pris, dans la mémoire de tous, en France, le rang qui lui est dû. Cela vient de ce qu’il n’a pas vécu à Paris, de ce qu’il a été un des derniers grands représentans de l’érudition et de la littérature provinciales de l’ancienne France… Il n’est resté grand homme que dans sa province. « Les regrets exprimés dans cette appréciation sont aussi justes qu’elle est exacte ; mais Sainte-Beuve aurait pu ajouter, pour expliquer l’indifférence d’aujourd’hui envers un homme qui a excité de son temps un intérêt aussi vif, que le développement de la science moderne a enlevé aux ouvrages du président de Brosses la plus grande partie de leur attrait. — Politique habile et énergique, le président de Brosses a été, en province, l’âme de la résistance dans la lutte des parlemens contre le pouvoir royal ; auteur aimable, versé dans l’érudition autant