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et qui rencontrent dans les deux chambres, même parmi les libéraux, plus d’une opposition. Là est le danger des luttes nouvelles qui se préparent entre conservateurs et ministériels, qui auront sans doute leurs vivacités et leurs péripéties, mais dont l’issue ne semble plus devoir mettre en péril la paix intérieure de l’Espagne, la sécurité d’une régence popularisée par sa libérale droiture.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Le marché de nos fonds publics s’est raffermi pendant la seconde partie du mois. La spéculation s’est peu à peu rassurée sur la question du maintien de la paix. Elle a favorablement accueilli la solution donnée à l’incident du consulat de Florence, et elle a mis à profit la fermeté persistante du marché des rentes au comptant pendant les deux dernières semaines pour relever le 3 pour 100 au-dessus du dernier cours de compensation, qui était 81.10. A la fin de la première quinzaine de janvier, le cours rond de 81 francs était discuté. Plusieurs fois perdu et constamment regagné, il semblait cependant menacé, pour peu que les transactions restassent encore quelque temps aussi languissantes qu’elles l’étaient depuis la liquidation.

C’est le mouvement contraire qui s’est produit, grâce à l’encouragement donné par les achats de l’épargne. Le petit découvert qui venait de se former a été poursuivi ; les échanges sont devenus plus actifs, et la rente a pu s’établir aux environs de 81.40, où elle se trouvait la veille de la réponse des primes. La reprise a été plus forte sur l’amortissable, qui a été porté de 84.30 à 84.90. Le 4 1/2 ne s’est relevé que de fr. 10 à 107.75.

Notre marché a donc réussi à se dégager, dans une certaine mesure, de l’impression des places allemandes, où le pessimisme reste la note dominante, en dépit des assurances pacifiques que le gouvernement de Saint-Pétersbourg n’a cessé de donner, et dont la plus caractéristique a été le rescrit du tsar au gouverneur-général de Moscou.