la France ; 6° les leçons de choses et les premières notions scientifiques; 7° les élémens du dessin, du chant et du travail manuel (travaux d’aiguille). Après avoir reçu cette instruction, elles peuvent la compléter dans les écoles normales, où elles séjournent au moins deux ans, et dont les cours comprennent : 1° l’arithmétique appliquée; 2° les élémens du calcul algébrique et de la géométrie; 3° les règles de la comptabilité usuelle et de la tenue des livres; 4° les notions des sciences physiques et naturelles; 5° le dessin géométrique, le dessin d’ornement et le modelage ; 6° les leçons de droit usuel et d’économie politique; 7° les leçons d’histoire et de littérature françaises; 8° les principales époques de l’histoire générale et spécialement les temps modernes; 9° la géographie industrielle et commerciale ; 10° les langues vivantes ; 11° les travaux à l’aiguille, la coupe et l’assemblage.
Les écoles normales sont destinées à former des institutrices pour les écoles publiques. Elles sont gratuites, et leur régime est l’internat. On y entre de seize à dix-huit ans, et la durée des études est de trois ans. Le programme comprend dans ses dix-huit articles toutes les connaissances précédemment énumérées et, de plus, celles qui se rapportent à la pédagogie. L’édifice scolaire a pour couronnement deux écoles normales supérieures destinées, l’une à former des professeurs pour les écoles normales de garçons, l’autre pour les écoles normales de filles.
Ces détails sont un peu longs, sans doute, et l’énoncé de tous ces programmes est de nature à fatiguer l’attention ; mais il était indispensable de montrer comment l’Université comprend aujourd’hui l’enseignement primaire. Le décret qui en a fixé les bases peut être considéré comme la dernière expression du progrès, à la façon dont l’entend l’Université; or l’hygiène ne peut pas se dispenser de protester contre de pareilles tendances. Cette réglementation consacre, en les aggravant, tous les vices de notre système actuel d’éducation. Elle n’a tenu aucun compte des réclamations des hygiénistes, pas plus que des observations contenues dans le rapport de la commission d’hygiène des écoles, nommée par l’arrêté du 24 janvier 1882. Le ministre de l’instruction publique a, du reste, reconnu la nécessité de réformer cet enseignement, car il a chargé une commission d’études de la révision des programmes de l’enseignement primaire. Cette commission achève en ce moment son travail.
Si la manière dont les programmes ont été conçus laisse à désirer, leur application est plus fâcheuse encore. On fait apprendre à des petites filles qui ne savent pas lire la définition du cube, du cylindre, du cône, etc.; sous prétexte de leçons de choses, on enseigne