Dans une précédente étude, je me suis occupé de l’éducation des garçons, et je me suis chargé de faire ressortir les inconvéniens qui résultent pour eux de l’abus du travail intellectuel et de l’insuffisance, des exercices du corps[1]. L’éducation des filles comporte les mêmes observations. Elle a tout autant d’importance au point de vue de l’avenir du pays. Pour former des populations énergiques, il faut d’abord que les enfans naissent sains et robustes, et leur vigueur dépend de la santé de leurs mères, qui dépend à son tour de la façon dont elles ont été élevées. Cette solidarité impose à la société les mêmes devoirs envers les deux sexes, et ces devoirs ne sont pas mieux remplis pour l’un que pour l’autre. L’éducation des filles n’est pas dirigée d’une façon plus rationnelle que celle des garçons. On semble avoir complètement perdu de vue le véritable but à atteindre et la mission que les femmes sont appelées à remplir.
Leur rôle dans la famille et dans la société va grandissant avec les progrès de la civilisation. Chez les peuples primitifs, il se réduisait au servage. Il en est encore de même parmi les populations qui vivent à l’état de barbarie. Chez les peuplades africaines, l’homme fait la guerre et la femme fait tout le reste. C’est l’abus de la force dans toute sa naïveté. Les premières ébauches de civilisation
- ↑ L’Education hygiénique et le Surmenage intellectuel. (Revue du 15 mai 1887.)