Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 85.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ESSAIS
D’HISTOIRE RELIGIEUSE

IV.[1]
LA CONVERSION DE SAINT AUGUSTIN.

L’église regarde la conversion de saint Augustin comme un des plus grands événemens de son histoire ; elle en a fait une fête, qui se célèbre tous les ans au mois de mai. C’est un honneur qu’elle n’accorde qu’à saint Paul et à lui, et en rapprochant ainsi le maître et le disciple, elle semble dire qu’elle leur doit presque autant à tous les deux : sa doctrine théologique, commencée par l’un, a été achevée par l’autre.

Pour nous, le principal intérêt que présente la conversion de saint Augustin, c’est qu’il nous l’a lui-même racontée. Elle occupe la plus grande partie de ses Confessions, et l’on peut même dire qu’elle en est presque l’unique sujet ; c’est là que vont l’étudier les dévots qui veulent s’édifier, et les profanes qui cherchent simplement à connaître l’histoire d’une âme et son passage de l’incrédulité a la lui. Mais il y en a d’autres récits ailleurs. Parmi les œuvres de saint Augustin, un certain nombre remonte à l’époque même où il traversait cette crise qui a décidé de sa vie. Nous avons de ce

  1. Voyez la Revue du 15 février et du 1er juillet 1886 et du 1er août 1887.