carabiniers. Vainement le consul a protesté, le juge envahisseur est allé jusqu’au bout, forçant les portes des archives, mettant les scellés sur des papiers. C’est ce qui s’appelle procéder sommairement, et l’aventure ne pourrait, en vérité, être sérieuse que si on le voulait bien. Au premier moment, le président du conseil de Rome, M. Crispi, a paru tout disposé à désavouer le pétulant préteur florentin et à le déplacer; puis il s’est ravisé, mettant des conditions, disputant sur les torts réciproques du consul et du juge. Il a semblé vouloir gagner du temps, au lieu d’en finir au plus vite et de bonne grâce par la plus simple et la plus légitime des réparations. M. Crispi n’a pas vu que, faute de couper court à une mauvaise affaire, il pouvait se mettre dans l’embarras, qu’il allait se trouver en face de la protestation de tous les consuls étrangers à Florence contre la violation du consulat français, et que de ce simple incident pouvait naître une question plus délicate, plus générale, intéressant toutes les nations. Voilà un étrange et malencontreux incident, tombant au milieu de la négociation d’un traité de commerce ! l’autre jour, en ouvrant cette négociation, M. Crispi se plaisait à dire qu’il était heureux « d’entreprendre une œuvre d’entente et de paix » entre les deux pays, de voir que le gouvernement français avait répondu à ses sentimens de conciliation par des sentimens semblables. Il était sincère, il faut le croire; le meilleur moyen qu’il ait encore de le prouver est de montrer cet esprit conciliant dans les négociations commerciales, — Et de commencer par effacer les traces d’un maussade incident entre deux pays qui ne demandent qu’à vivre en paix.
CH. DE MAZADE.
La première semaine de l’année 1888 a donné des espérances de reprise, que la seconde a pu affaiblir sans toutefois les annihiler complètement. La liquidation, fort aisée d’une manière générale, a déterminé