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représenter, le chef d’une des grandes familles catholiques anglaises, le duc de Norfolk, dont la mission, toute de courtoisie en apparence, pourrait bien être le prélude d’une singulière nouveauté, du rétablissement de relations diplomatiques officielles entre l’Angleterre et le saint-siège. De toutes parts et sous toutes les formes, les hommages et les dons arrivent à Rome, au Vatican. Il y a cinquante ans que Léon XIII a été fait prêtre; il y a bientôt dix ans qu’il a été élevé au pontificat, et, dans ces dix années, il a certainement refait la position de la papauté par sa prudence, par son habile mesure. Les plus grandes puissances l’ont pris pour arbitre ; l’Angleterre le recherche comme médiateur dans ses affaires avec ses populations catholiques d’Irlande et du Canada. Les démonstrations dont il est aujourd’hui l’objet, sans avoir rien de politique, n’ont pas moins leur signification. Elles prouvent que, dans ce temps de la force et du fer, des armées innombrables, des canons et des fusils perfectionnés, de la dynamite, un simple pouvoir moral, représenté par le plus sage des papes, garde toujours sa grandeur aux yeux des hommes.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

La seconde quinzaine de décembre a été la contre partie exacte de la première. L’élan qui avait suivi la terminaison de la crise présidentielle a été brisé. Les valeurs qui étaient en pleine voie de hausse se sont arrêtées et ont commencé à reperdre du terrain. Plusieurs fonds d’états ont subi une dépréciation considérable.

Ce brusque revirement a été causé par la panique dont le marché de Vienne a été saisi à la suite des articles alarmans du Fremdenblatt et d’autres feuilles officieuses autrichiennes et allemandes, et des grands conseils militaires tenus coup sur coup dans la capitale de l’Autriche. sous la présidence de l’empereur François-Joseph.

Cette panique a infligé au marché viennois des pertes considérables que l’on a évaluées, avec une certaine exagération, semble-t-il, à plusieurs