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Bibliothèque d’histoire et d’art, par les six volumes suivans : les Monumens de Paris, par M. de Champeaux ; l’Art pendant la révolution, de M. Spire Blondel ; Versailles et les Trianons, par M. Paul Bosq ; les Statues de Paris, par M. Paul Marmottan ; enfin, la Peinture et l’Art dans la parure et dans le vêtement, deux volumes tirés, l’un de la Grammaire des arts du dessin, de Charles Blanc, et l’autre d’un autre ouvrage du même écrivain. On peut dire que les Monumens de Paris et les Statues de Paris forment ensemble une sorte de guide à travers les rues de Paris, dont Versailles et les Trianons seraient en quelque sorte la continuation ou le prolongement jusqu’en Seine-et-Oise. Pour la Peinture et l’Art dans la parure et le vêtement, quand les ouvrages dont ils sont tirés ne seraient pas eux-mêmes devenus quasi classiques, ce serait encore assez, pour les recommander, du nom de Charles Blanc. Enfin M. Spire Blondel, en étudiant l’histoire de l’art de la révolution, s’il n’a peut-être pas, comme il l’eût voulu sans doute, entièrement justifié la révolution du reproche de vandalisme, n’a pas laissé d’attirer l’attention des curieux sur quelques faits mal ou peu connus et dignes cependant de l’être mieux ou moins imparfaitement. Tous ces volumes, très bien imprimés, et heureusement illustrés, font honneur à leur éditeur.

Le dirons-nous également des quatre volumes nouveaux qui viennent cette année s’ajouter à la Bibliothèque historique illustrée de la librairie Firmin-Didot : les Arts et métiers au moyen âge ; l’Industrie et les arts décoratifs aux deux derniers siècles ; le Théâtre et la musique jusqu’en 1789 ; l’École et la science jusqu’à la renaissance ? L’illustration, tirée des beaux volumes de Paul Lacroix, en est sans doute irréprochable et d’une valeur documentaire certaine ; mais le texte n’en est-il pas un peu superficiel, ou, si l’on aime mieux, le contenu en répond-il à l’ambitieuse ampleur des titres, et l’exécution typographique est-elle toujours digne de la maison Didot ? Ce sont des questions que nous ne trancherons point, mais qu’il nous semble bon de soumettre aux honorables éditeurs, car il ne faudrait pas enfin, pour le rendre, comme l’on dit, accessible à toutes les bourses, et sous prétexte de bon marché, que le livre d’étrennes devint insensiblement, et de négligence en négligence, une confection ou un article de pacotille. Les volumes de la Bibliothèque des mères de famille nous ont paru, dans leur genre plus modeste, exécutés plus soigneusement : signalons parmi eux la Benjamine, de Mme S. Blandy, et Autour du poêle, contes et récits, traduits par M. Labesse du suédois de M. Gustaffson.

On sait qu’à elle toute seule, la librairie Hachette pourrait défrayer cette courte Revue des livres d’étrennes, — avec son Tour du monde, son Journal de la Jeunesse, ou avec sa Bibliothèque blanche, sa Bibliothèque bleue, sa Bibliothèque des merveilles, sa Bibliothèque rose. Faut-il avouer que nous n’avons lu ni les Saltimbanques, de Mme Cazin, ni Bernard, la