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4 pour 100. Un arrêté du ministre des finances déterminera l’époque de l’échange des titres convertis.

Les détenteurs de rentes 4 1/2 ancien ou 4 pour 100, qui désireront user de leur droit de préférence sur le surplus des rentes à émettre pour combler l’écart entre leur ancien et leur nouveau revenu, ne devront pas se contenter d’une attitude purement passive. Il leur faudra dans le délai de dix jours, du 14 au 23 novembre courant, déjà indiqué, effectuer le dépôt de leurs titres, et souscrire l’engagement d’acquitter, au taux de 80 fr. 10 par 3 francs de rente, le montant de la rente 3 pour 100 complémentaire auquel ils ont droit. Ce montant devra être égal à la différence entre la rente 4 1/2 ou 4 pour 100 présentée à la conversion et la rente 3 pour 100 attribuée en échange, et il ne sera pas admis de souscription inférieure. Le détenteur de titres de rente pour 4,500 francs en 4 1/2 pour 100 présentés à la souscription aura par conséquent droit de souscrire 752 francs de rente 3 pour 100 à 80 fr. 10. De même le porteur de 4,000 francs de rentes 4 pour 100 pourra souscrire 252 francs de rente 3 pour 100.

Lorsque la rente 3 pour 100 était, il y a peu de jours encore, aux environs de 82 francs, ce privilège de souscription était un sérieux attrait en faveur de la conversion, puisqu’il assurait pour le sixième des nouvelles rentes remplaçant les anciennes un bénéfice d’environ 1 fr. 75 par chaque 3 francs de rente. Aujourd’hui, l’attrait est déjà beaucoup moindre, après la baisse si violente du jeudi 10 où, sur l’incident fameux des lettres soustraites ou falsifiées, il a semblé que tout l’édifice gouvernemental allait se détraquer.

Il n’était question que de crise ministérielle et de démission du président de la république ; la chambre enjoignait aux ministres d’interrompre le cours de la justice, et finalement, sous la pression de l’émotion générale, on ouvrait une nouvelle enquête judiciaire sur les mêmes faits qui déjà étaient l’objet d’une enquête parlementaire. Pendant quelques heures, le gâchis a été complet, et la rente 3 pour 100, dans la journée de vendredi, a fléchi jusqu’à 80.50, pour remonter, il est vrai, à 81.90. Samedi, enfin, bien que les esprits fussent plus calmes, et que la situation parût moins critique, la rente est restée à 80.72.

À ce prix, l’écart en bénéfice offert aux souscripteurs de la rente nouvelle ne dépasse plus 0 fr. 62, ce qui est peu, si l’on songe qu’un nouvel incident pourrait le faire immédiatement disparaître, au moment même où s’ouvre la période laissée aux porteurs de titres pour faire connaître leur désir d’être remboursés en espèces.

Cependant, même si les cours de la rente 3 pour 100 ne se relevaient pas, les porteurs de rentes 4 1/2 et 4 pour 100 auront encore intérêt à convertir et à souscrire. L’écart des cours n’est pas, en effet, le seul avantage qui leur soit offert. Ils n’auront pas à verser immédiatement