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REVUE DRAMATIQUE

LA CONDITION DES COMÉDIENS.

III.[1]
DEPUIS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE JUSQU’A NOS JOURS.

Les Comédiens hors la loi, par Gaston Maugras, 1 vol. in-8o; Calmann Lévy, éditeur.

Privilège d’infamie et privilège de gloire, la Révolution française abolit l’un et l’autre, à l’avantage et au détriment des acteurs ; elle les égala d’un seul coup à tous les Français.

Il ne va pas de soi, cependant, même après la déclaration des droits de l’homme, que Talma retrouve devant la loi l’honorable condition qu’il avait alors qu’il était dentiste. La Bastille, peut-être, n’a pas été prise pour tout le monde : il faut la reprendre exprès pour les comédiens. Le combat, cette fois, se livre à la tribune de l’Assemblée nationale; la victoire est plus disputée. Les meneurs de l’assaut ne sont pas moins illustres : c’est Rœderer, c’est le comte de Clermont-Tonnerre, c’est Robespierre lui-même et Mirabeau ; mais, de l’autre côté, se dresse l’adversaire habituel de Mirabeau, l’abbé Maury, qui n’est pas un invalide. Et soudain entre les deux partis se glisse un personnage

  1. Voyez la Revue du 15 août et du 15 septembre.