historiens anglais
I.
J.-A. FROUDE.
I.
Il y a quarante-neuf ans, un jeune homme, appelé James-Anthony Froude, arrivait à Oxford pour y prendre ses degrés. La ville universitaire présentait à peu près l’aspect qu’elle offre aujourd’hui, son quadrangle historique, sa rivière aux eaux paisibles, ses cloîtres normands, entrecoupés de verts ombrages et de larges pelouses, que balaient les robes noires des undergraduates. Mais, si l’on regarde au dedans des âmes, combien l’Oxford de 1838 différait de celui que nous connaissons ! Une crise terrible agitait les consciences et troublait surtout la jeunesse ; elle n’allait à rien moins qu’à détruire la réforme religieuse du XVIe siècle. Pour comprendre comment elle était née, comment elle avait grandi, il faut se représenter la période d’engourdissement et de sécheresse qui avait précédé. Si vous étiez entré, vers 1830, dans une église de village, vous l’auriez trouvée telle que les puritains l’avaient laissée. Murs