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En Algérie, la dépense a doublé : elle est aujourd’hui quadruple des produits. Les recettes des postes n’ont pas diminué, mais on a vu plus haut que le produit net a décru d’année en année, et qu’il menace de disparaître dans un avenir prochain. Si l’on cherche quelle part le personnel central de ces services a dans l’augmentation des dépenses, on arrive à des constatations curieuses. Pour les postes, l’augmentation de ce chef, de 1875 à 1886, a été de 45 pour 100 (1,701,852, au lieu de 1,189,300 francs) ; pour l’agriculture de 8 pour 100 (622,300, au lieu de 585,780) ; pour le commerce, la dépense a presque doublé (547,350, au lieu de 284,620 francs). Et cependant les dépenses de personnel des ministères dont ces divers services ont été détachés, au lieu de décroître, comme cela doit paraître inévitable, se sont sensiblement accrues. L’augmentation a été de 30 pour 100 pour les finances et de 40 pour 100 pour les travaux publics. Ainsi, deux des ressources du revenu public ont été sensiblement affaiblies, tandis que les dépenses d’exploitation ont éprouvé une augmentation notable. Le budget y a perdu des deux côtés.

D’après le budget de 1886, l’administration centrale des postes comprend ô directeurs, 15 chefs de bureau, 35 sous-chefs, 306 commis, 40 expéditionnaires, 146 agens secondaires, 72 huissiers et garçons de bureau et 25 surnuméraires rétribués. Ce personnel considérable présente néanmoins, par rapport à 1885, une certaine diminution, résultant de la suppression d’un sous-chef, de dix commis, de quatre garçons de bureau et d’un surnuméraire, probablement promu et non remplacé. La dépense a été de 1,701,852 francs, plus 380,000 francs pour le matériel, sur lequel ont été payés un certain nombre de gens de service et d’hommes de peine. Il ne s’agit ici que des bureaux du ministère ; car le service de l’inspection, l’école de télégraphie, les bureaux de poste et de télégraphie de Paris font l’objet de crédits distincts et figurent dans un autre chapitre. Le ministère de l’agriculture ne saurait, comme le ministère des postes, invoquer l’extension donnée aux services dont le public profite : en le constituant, on a accru le personnel antérieur d’un sous-directeur, de 3 chefs de division, de 10 chefs de bureau, de 5 sous-chefs et de 62 employés. Cette administration coûte près de 1 million, à savoir : 622,300 francs pour le personnel, 126,700 francs pour le matériel et 150,000 francs pour les frais d’impression. Les dépenses de l’administration des forêts, tant à Paris qu’en province, absorbent à peu près la moitié des 28 millions que produisent les 967,000 hectares de bois possédés par l’état. En 1869, les frais étant de 10 millions environ pour un produit de 40 millions, la dépense ne représentait que 25 pour 100 de la recette.

Si on met à part les 12 millions 1/2 de subventions à la marine