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ESSAIS
D'HISTOIRE RELIGIEUSE

III.[1]
L’EDIT DE MILAN ET LES PREMIERS ESSAIS DE TOLÉRANCE.

Constantin ne fut pas ingrat : quand il se vit maître de Rome, il n’eut rien de plus pressé que d’être utile à cette religion à laquelle il croyait devoir sa victoire. En 312, l’année même de la défaite de Maxence, il publia un édit qui mettait fin à la persécution et accordait aux chrétiens la liberté de leur culte. Ce premier édit ne nous est pas parvenu ; nous savons seulement qu’il contenait quelques restrictions qui bientôt, — c’est Constantin lui-même qui le dit, — lui parurent injustes et tout à fait indignes de sa clémence. Comme il devenait tous les jours plus zélé pour sa foi nouvelle, il éprouvait le besoin de la traiter avec plus de faveur. L’année suivante, il se réunit à Milan avec son collègue, l’empereur Licinius, qui était alors son ami et allait devenir son beau-frère, et il lui fit signer ce fameux édit de tolérance qui est un des actes les plus importans de son règne.

Un hasard heureux nous a conservé le texte de l’édit de Milan.

  1. Voyez la Revue du 15 février et du 1er juillet 1886.