Page:Revue des Deux Mondes - 1887 - tome 81.djvu/428

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
STELLA.


Faustus, ne reconnais-tu pas
Ta véritable bien-aimée?
C’est elle, mais par le trépas
D’élémens divins reformée,
D’un souffle immortel ranimée,
Plus tienne encore que là-bas!

FAUSTUS.


Je contemple le beau céleste
Que l’ombre me dissimula ;
Le rayon qui le manifeste.
Oui, c’est bien ta grâce, ô Stella,
Ce que j’y rêvais, le voilà!
Tout ce que j’en aimais y reste.

STELLA.


Vois-le réalisé ! Dans notre ancien séjour
Ton songe sans figure attristait ton amour.

FAUSTUS.


Je sentais se mêler une angoisse inconnue,
Un vague et téméraire espoir
Au terrestre émoi de te voir.

STELLA.


Tu rêvais la Stella qui n’était pas venue,
Tu l’attendais sans le savoir.

FAUSTUS.


Je sentais ta beauté, dont une humble matière
Emprisonnait la floraison,
Chercher la céleste saison.

STELLA.


Vois, le lis est éclos, et sa candeur altière
A dépouillé toute prison!