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peuvent lui donner ni gloire ni profit, dont elle n’a pas besoin pour sauvegarder une sûreté nationale que rien ne menace.

Ch. de Mazade.

LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE.


Le vote des crédits supplémentaires demandés par le ministre des finances a permis à la spéculation haussière, à la fin du mois dernier, d’obtenir une réponse des primes et la fixation des cours de compensation sur les rentes françaises au niveau le plus élevé atteint depuis le commencement de mars. Le cabinet semblait consolidé, et la Bourse pouvait rayer de ses préoccupations l’éventualité d’une crise ministérielle. Il s’était formé sur les péripéties parlementaires des jours précédens un certain découvert que la victoire du cabinet a déconcerté au dernier moment et forcé de se racheter avec quelque précipitation. Les vendeurs de primes, se voyant débordés au cours obtenu pour la réponse, ont eu à couvrir partiellement par des rachats les engagemens fermes dont ils restaient surchargés. Les haussiers ont profité de l’occasion qui leur était offerte, et leurs efforts ont réussi à faire compenser la rente 3 pour 100 perpétuelle à 81.15, l’amortissable à 8^.35, le 41/2 à 109.60. Comme il avait été détaché un coupon trimestriel sur le premier fonds au milieu du mois et sur l’amortissable le l^"" avril, la comparaison de ces cours avec ceux de la liquidation précédente faisait ressortir une plus-value de 2 fr. 35 sur le 3 pour 100, de 2 francs sur l’amortissable, de 1 fr. 40 sur le l^ 1/2. Le résultat était, à vrai dire, des plus satisfaisans. Comme dans ce même mois de mars, les fonds étrangers n’avaient pas moins profité du revirement survenu dans les dispositions des places financières du continent, on ne pouvait cependant taxer d’exagération la hausse de nos rentes. La différence de cours ne faisait que traduire la différence de situation au point de vue politique aussi bien qu’à celui des engagemens de la spéculation.

On était sorti, depuis la formation du nouveau Reichstag allemand, de la période des appréhensions belliqueuses ; rien ne semblait plus