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LES
DÉBUTS D’UN PROTECTORAT

LA FRANCE EN TUNISIE.

II.[1]
LES RÉFORMES ACCOMPLIES, LES PERSPECTIVES D’AVENIR.


I.

Les deux obstacles qui nous arrêtaient au début n’existent plus, le chemin est libre; qu’allons-nous entreprendre? La suppression de la commission financière et celle des capitulations étaient plutôt deux grandes victoires que des réformes, deux victoires qui nous ouvraient le pays, mais qui nous y laissaient tout à faire. Nous avons vu se réorganiser les finances et la justice, mais ce n’est pas tout; un état ne se constitue pas uniquement avec des percepteurs et des juges ; toute la fortune de la Tunisie est dans son sol ; parmi les lois dont nous parlions dans la première partie de cette étude et que nous avons pris garde de ne pas remplacer à la légère, en existe-t-il une qui puisse servir de base à nos projets de réforme, qui réponde aux besoins nouveaux, qui détermine les droits de propriété de chacun, permette de vendre et d’acheter la terre en toute sécurité? Non, une loi aussi essentielle, il nous la faut parfaite; elle est à créer. — Cela fait, le sol ne produira que si ses propriétaires

  1. Voyez la Revue du 15 février.