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LA
MORT DE LAVOISIER

I. Archives nationales. — II. Archives de la préfecture de police, du Conservatoire des Arts et Métiers. — III. Papiers de Lavoisier, communiqués par M. E. de Chazelles. — IV. Mémoires de Mollien. — V. Mémoires de E.-M. Delahante (une Famille de finance au XVIIIe siècle, par A. Delahante). — VI. Moniteur, Bulletin du tribunal révolutionnaire. — VII. Rapports imprimés par ordre de la Convention.

On ne connaît généralement la mort de Lavoisier que par le récit qu’en a donné Dumas dans le cours de Philosophie chimique, professé au Collège de France en 1836. La leçon consacrée au fondateur de la chimie est restée présente à la mémoire des quelques auditeurs qui peuvent aujourd’hui rendre témoignage de la profonde émotion dont les saisit la parole passionnée du professeur. Cette émotion, nous l’éprouvons encore à la lecture des pages où Dumas retrace les dernières heures de Lavoisier. Quoi de plus dramatique en effet :

« En 1794, le 2 mai, un membre de la Convention, nommé Dupin, vint porter à cette assemblée un acte d’accusation contre tous les fermiers-généraux; Lavoisier s’y trouva compris... Lavoisier était de garde ; il apprend le danger qui menace sa tête, on le prévient qu’il va être arrêté. Moment cruel ! que devenir? que faire? Représentez-vous le grand homme proscrit, isolé tout à coup, déjà retranché de la société par ce décret funeste, n’osant plus rentrer chez lui, errant dans ce Paris où il n’est plus d’asile qu’il puisse réclamer, qu’il ose accepter, car il porte la mort avec lui...