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rivière, près de la Roque d’Antheron, apporte à la ville et à la banlieue 3,200 litres d’eau par seconde, ce qui joint à la petite quantité que fournit l’Huveaune, donne 792 litres d’eau par jour et par habitant, quoique la population ait doublé. Toutes les autres villes de France sont bien au-dessous de ce chiffre. Paris lui-même ne dispose encore que de 510,000 mètres cubes, pour une population de 2,239,928 âmes, soit 220 litres par jour et par tête ; mais, en 1889, lorsque les travaux de dérivation qui sont projetés auront été accomplis, lorsque les sources de la Vigne et de Verneuil nous amèneront chaque jour 120,000 mètres cubes de plus, nous en aurons 650,000, ce qui donnera près de 300 litres par jour et par habitant[1] :

À cette époque, la ville sera assez riche en eau de source pour être en mesure d’en fournir en tout temps à la population tout entière et pour ne plus être obligée de lui faire boire de l’eau de la Seine ou de la Marne, comme elle le fait encore aujourd’hui, pendant un certain nombre de jours, à l’époque des chaleurs, quand l’eau de source devient insuffisante. En 1885, l’eau de la Seine prise à Ivry, en amont du confluent de la Marne, a été substituée à celle de la Vanne dans tout le VIIIe arrondissement, dans quelques parties du XVIe et du XVIIe, du 9 au 20 juin, c’est-à-dire pendant onze jours. En 1886, la même substitution a été opérée dans le VIIIe et, en partie seulement, dans le XVIIe du 22 juillet au 7 août et du 2 au 23 septembre. Dans la même période, l’eau de la Marne prise à Saint-Maur

  1. Les 650,000 mètres cubes se décomposeront comme il suit : ¬¬¬
    Eaux du service public Ourcq 130.000
    Marne et Seine 240.000
    Arcueil et puits artésiens. 10.000 510.000
    Eaux du service privé Dhuis 20.000
    Vanne 110.000
    ALIMENTATION COMPLEMENTAIRE.

    ¬¬¬

    Eaux du service privé Supplément de débit de l’aqueduc de la Vanne, source de Cochepies) 20.000
    Dérivation des sources de la Vigne et de Verneuil. 120.000 140.000
    Total 650.000

    L’apport de la dérivation de l’Est (Durteint et Voulzie, Villemer et Saint-Thomas) n’est pas compris dans cette estimation, pas plus que le produit de deux nouvelles usines projetées sur la Seine, lequel ne s’élèvera pas à moins de 70,000 mètres cubes.