Page:Revue des Deux Mondes - 1887 - tome 79.djvu/388

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le nord, leur taille est plus élancée. La tête est moins courte, le nez long et droit, les yeux ovales et largement fendus. Dans le nord les habitans se rasent en partie la barbe ou la taillent au ciseau; dans le Fars, ils la portent entière ; elle est longue et touffue. Les Farsis sont en majorité châtains, quelques-uns sont blonds et ont les yeux bleus.

Une autre famille d’Aryens, les Loris, occupe les parties de la montagne voisine du Kurdistan. Très intimement reliés aux Farsis par tous leurs caractères, on les en distingue cependant assez vite. Leur taille est généralement plus haute, ils sont fort robustes. La barbe et les cheveux sont abondans et extrêmement noirs. On rencontre peu de blonds, mais il y a parmi eux beaucoup d’individus présentant ce caractère si commun dans le sud de la Bretagne, d’une chevelure et d’une barbe noires avec des yeux bleus.

Il existe encore d’autres races ; plus intéressantes peut-être, c’est surtout au milieu d’elles que nous avons vécu pendant notre séjour en Perse. Ce sont les Susiens, les Arabes et les Bakhtyaris.

L’équilibre, établi aujourd’hui entre ces populations, concorde à peu près avec la division physique de la Perse en zones. Aux Turcomans et aux Hadjemi, les hauts plateaux. Les flancs des montagnes sont occupés par les Loris, Bakhtyaris, Farsis. Ces derniers possèdent en outre les rivages du Golfe-Persique. Dans la plaine, les Arabes, et au milieu d’eux quelques groupes de Susiens, derniers vestiges d’une race autrefois souveraine.

Les Susiens diffèrent des autres Persans par de nombreux caractères. Aucun n’est à leur avantage. Ils sont trapus, le buste est long et les jambes relativement courtes. La tête est large et courte, le front très peu élevé est déprimé, le nez, gros et court, est souvent épaté, la bouche large, les mâchoires très fortes. Dans l’ensemble, ils présentent un type négroïde très accusé.

Si l’on veut rechercher les origines d’un peuple et ses affinités anthropologiques, ce sont surtout les enfans qu’il faut étudier. Les caractères des ancêtres sont imprimés sur leur face et s’atténuent peu à peu lorsqu’ils grandissent; devenus adultes, ils présentent les traits nouveaux que leur race a acquis par l’effet de croisemens successifs ou de ces changemens de vie et d’habitudes qui agissent à la longue sur l’organisme. Les enfans de Dizfoul sont prodigieusement laids, le bas de la figure a un développement exagéré. N’était la couleur de leur peau, on les prendrait pour de petit nègres, et non pas des races supérieures.

Dans l’Arabistan on rencontre un certain nombre de nègres amenés de Zanzibar, ils sont vendus comme esclaves et font tous les travaux domestiques ; ils sont d’ailleurs fort bien traités. J’ai vu plusieurs métis de ces nègres et de Dizfoulis; mais ces mulâtres