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il n’est vraiment pas facile de faire entrer dans leurs calculs ce que feront des cabinets qui ne savent pas vouloir ou qui ne sont pas sûrs de pouvoir le lendemain ce qu’ils auraient voulu la veille.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Pendant plusieurs jours après la liquidation de quinzaine, le marché des rentes françaises a montré une certaine indécision. La discussion du budget s’engageait de façon à faire redouter une crise ministérielle, et il courait des bruits alarmans concernant des mobilisations de troupes russes dans la Russie méridionale.

Le 3 pour 100 a été ramené un peu au-dessous du dernier cours de compensation (82.65), puis s’est relevé à 82.80. Les valeurs subissaient les mêmes oscillations, et il était difficile de prévoir qui l’emporterait dans cette lutte des influences de baisse et des efforts de hausse. Les transactions, d’ailleurs, ne manquaient pas d’activité. Il y a en ce moment un certain nombre de syndicats à l’œuvre, syndicats sur des fonds internationaux ou sur des valeurs étrangères, syndicats aussi chez nous pour l’amélioration du cours de la rente française en tant que celle-ci doit servir à remorquer le reste de la cote.

Deux raisons ont déterminé la victoire des haussiers : 1° l’atténuation des craintes d’une guerre entre la Russie et l’Autriche ; 2° l’adoption par la chambre de la célèbre formule budgétaire : Ni emprunt, ni impôts nouveaux !

La situation extérieure, au lieu de s’aggraver, est devenue beaucoup plus rassurante. Le rappel du général Kaulbars aurait pu être immédiatement suivi d’une occupation de la Bulgarie par les troupes russes,