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SAN FRANCISCO

III.[1]
L’AGRICULTURE CALIFORNIENNE. — LES NOUVELLES MINES D’ARGENT. LE CHEMIN DE FER DU PACIFIQUE.


I

Cette terre, que des milliers de mineurs fouillent fiévreusement pour lui arracher le précieux métal qu’elle détient, cette terre n’est pas seulement la terre de l’or, mais aussi celle des moissons abondantes, des fruits incomparables, des forêts gigantesques. Tout y pousse, tout y fleurit, tout y mûrit. Ses richesses agricoles n’ont rien à envier à ses richesses minières, qu’elles égaleront malgré les merveilleuses découvertes qui vont bientôt étonner ces mineurs que rien n’étonne.

A l’époque où nous sommes parvenus, en 1860, l’agriculture en Californie n’en est encore qu’à ses débuts, mais ces débuts promettent ce qu’ils ont tenu depuis. On s’est lassé de payer cher au Chili ses farines et ses blés, de tout demander à l’étranger. Après les rudes mineurs, pionniers des premiers jours, après les aventuriers et les politicians, après les capitalistes, banquiers, négocians, importateurs, population citadine, voici venir les petits, les gens d’humble condition et d’ambition modeste, ne demandant pas l’or

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 novembre.