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méchant dans ses faux témoignages. Tu ne le mettras pas à la suite de la majorité, quand elle va vers le mal. Tu n’opineras pas, dans un procès, selon le sens où incline la majorité, contrairement au droit. Tu ne favoriseras pas l’homme puissant dans son procès.

Quand tu rencontreras le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu le lui ramèneras. Quand tu verras l’âne de ton ennemi tombé à terre sous son fardeau, ne reste pas les bras croisés ; unis les efforts aux siens pour remettre la bête sur pied.

Tu ne feras pas fléchir le droit de ton pauvre[1] en son procès. Évite l’œuvre de mensonge ; ne fais pas mourir l’innocent, le juste ; car je n’absoudrai pas le méchant. Tu ne recevras pas de cadeaux ; car les cadeaux font du clairvoyant un aveugle et amènent à trouver mauvaise la cause juste. Tu ne vexeras pas l’étranger ; vous savez bien l’état d’âme de l’étranger, car vous avez été étrangers en la terre de Mesraïm.

Durant six années, tu ensemenceras la terre et tu en recueilleras les produits ; et, la septième année, tu la laisseras et l’abandonneras, pour que les pauvres de ton peuple en mangent [les produits] ; et le reste, les bêtes des champs le mangeront. Tu feras de même pour la vigne et ton champ d’olivier.

Durant six jours, tu vaqueras à ton travail, et, le septième jour, tu te reposeras, afin que ton bœuf et ton âne se reposent, et que le fils de la servante et l’[esclave] étranger puissent reprendre haleine.

Mettez vos soins à observer tout ce que je vous ai dit ; ne prononcez jamais le nom d’autres dieux ; qu’on n’entende jamais ces noms dans la bouche.

Trois fois, dans l’année, tu me feras fête. Tu observeras la fête des azymes : pendant sept jours, tu mangeras des pains azymes, comme je le l’ai ordonné[2], à la date du mois d’abib ; c’est à cette date que tu sortis de Mesraïm ; [en cette fête], on ne paraîtra pas devant moi les mains vides ; — puis la fête de la moisson, [où tu apporteras] les prémices de ce que tu auras semé dans les champs ; — puis la fête de la récolte [des fruits], à la fin de l’année, quand tu récolteras de les champs [le fruit de] ton travail. Trois fois dans l’année, chacun de tes mâles se présentera devant la face du Seigneur Iahvé.

Tu ne feras pas couler sur le pain fermenté le sang de mon sacrifice, et la graisse de ma fête ne durera pas jusqu’au matin.

Les prémices des fruits de la terre, tu les apporteras à la maison de Iahvé ton Dieu[3].

  1. Ces recommandations sont adressées à Israël dans son ensemble.
  2. Exode, XII, aujourd’hui combiné de jéboviste et d’élohiste.
  3. Silo ou Béthel. Israël eut son temple, moins développé que celui de Jérusalem. (Voir Amos, VII, 13 ; IX entier ; Osée, IX, 4, et Jérémie, VII, 12 et suiv. ; XXVI, 9 ; peut-être ci-dessus, p. 524. L’inscription de Mésa, ligne 17-18, suppose également qu’il y avait un temple en Israël. En tous cas, l’expression « du temps où la maison de Dieu était à Silo » désigne une période qui dura jusqu’à la fin du royaume d’Israël. II Sam., XII, 20, montre l’expression « maison de Dieu » employée avant la construction du temple de Salomon.