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LES
ORIGINES DE LA BIBLE

LA LOI
PREMIERE PARTIE


I

Le profond mouvement religieux qui s’opéra dans le royaume d’Israël, au IXe siècle avant Jésus-Christ, se résumait en l’affirmation obstinée que Iahvé est un Dieu juste, qu’il veut le bien et demande à l’homme de se conformer aux règles absolues du droit. Le corollaire presque immédiat d’une telle conception était une loi écrite, censée émaner de Iahvé et se donnant pour l’expression de sa volonté. Il n’est pas douteux que l’écrivain sacré qu’on est convenu d’appeler « le Jéhoviste, » en entreprenant son histoire sacrée, n’ait eu pour but principal d’y insérer un code résumant d’une manière abrégée les préceptes de Iahvé. Moïse fut censé l’intermédiaire de ces communications divines, le législateur par excellence. Moïse avait-il déjà ce caractère dans les livres antérieurs, en particulier dans le livre des Guerres de Iahvé ? On en peut douter. Il était naturel que le chef qui tirait le peuple de l’Egypte au nom de Iahvé devînt l’interprète du pacte de Iahvé avec son peuple. Mais cette idée même d’un pacte moral