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bulgare contre le général Kaulbars, la hausse a prévalu partout. A Londres même, les Consolidés ont monté de 101 à 101 3/4. L’Italien, à propos duquel on entretient toujours certains projets de conversion, s’est élevé de 101.13 à 101.60. L’Unifiée, sur laquelle a été détaché un coupon de 9.50, est déjà en voie de le regagner. Le Turc s’est avancé de 0 fr. 35 à 14.45, les Fonds helléniques se sont relevés, ainsi que les Titres serbes, à la suite du Turc. Le Portugais, qui avait si vite conquis le cours de 55, s’y est établi solidement. Tous les Fonds russes ont repris d’une demi-unité environ.

L’Extérieure a été portée de 64 3/4 à 66. À ce cours, les achats ont trouvé de faciles contre-parties. On a parlé de quelques menées du parti révolutionnaire. De plus, on cherche sans doute, à Berlin, à réaliser les bénéfices si promptement acquis. Les nouvelles obligations cubaines, dites Billets hypothécaires, ont monté d’environ 15 francs, signe précurseur de la proximité d’une opération financière.

Le 4 pour 100 hongrois n’a pas monté, nous le retrouvons aujourd’hui comme il y a quinze jours à 85, mais c’est déjà beaucoup qu’il n’ait pas baissé après l’exposé financier fait par le ministre des finances, M. Szapary, à l’occasion de la présentation du projet de budget de la Hongrie pour 1887. Ce budget admet une prévision de déficit de 23 millions florins, et le total des sommes à emprunter, en 1887, s’élève à environ 60 millions florins effectifs. Le ministre contractera ces emprunts en rente papier 5 pour 100 et non en 4 pour 100 or.

Jusqu’à ces trois derniers jours, les rentes françaises n’avaient point participé au mouvement général qui emportait les fonds étrangers, à l’exception du 4 pour 100 hongrois, et cela tandis qu’il se produisait sur le marché de nos valeurs, grandes ou petites, excellentes ou médiocres, une véritable résurrection de l’esprit de spéculation et une poussée des cours bien trop vive pour qu’elle ait quelque chance de durée, si ceux qui dirigent le mouvement n’ont pas la sagesse de le modérer. La principale raison de cette abstention dont nos fonds publics étaient l’objet paraît avoir été la crainte de voir la discussion du budget aboutir, à la chambre à un conflit grave entre la majorité et le gouvernement. La discussion s’est engagée et n’est pas encore sortie des généralités, bien que nous ne soyons plus qu’à six semaines de la fin de l’exercice. A mesure que le temps s’est écoulé, la Bourse a moins redouté de voir la commission, et la chambre à sa suite, s’entêter à vouloir imposer au gouvernement une application partielle en 1887 de l’impôt sur le revenu. On a été amené à penser que la majorité, de guerre lasse, voterait les propositions du gouvernement. Comme, dans l’intervalle, il s’était formé un peu de découvert par la vente de primes à de très faibles écarts et à des cours s’éloignant peu des derniers prix de compensation, une partie de la spéculation s’est reportée des valeurs sur les rentes. Le 3 pour 100, à la fin de la seconde