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SAN-FRANCISCO

II.[1]
LES PLACERS ET LES MINES. — LA SOCIETE DE SAN-FRANCISCO. — LE CHEMIN DE FER DE PANAMA.


I.

On ne connaissait et on n’exploitait encore que deux catégories de placers : les placers secs et les placers humides. Au nord, le précieux métal se trouvait surtout dans les affluens du Sacramento, de l’American-River et dans le lit des torrens. Entraînée par les fortes pluies de l’hiver, la terre, délayée par l’eau, laissait s’échapper les parcelles d’or qu’elle recelait; le métal, ainsi désagrégé, s’accumulait, en raison de son poids spécifique, dans le fond de bassins naturels où le remous ralentissait un instant l’impétuosité du torrent. L’habileté du mineur consistait à relever, à l’examen des localités, la position de ces bassins, à profiter de la saison sèche pour détourner le cours d’eau et fouiller dans ces creux, que l’on désignait sous le nom de poches. Plus l’hiver avait été humide, plus la récolte était abondante. Dans certaines de ces poches

  1. Voyez la Revue du 1er novembre.